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comment les passionnés entretiennent la mémoire des anciens combattants du jour J

Des vétérans de la Seconde Guerre mondiale traversent une nouvelle fois l’Atlantique pour venir commémorer le 80e anniversaire du débarquement allié en Normandie. De petites associations normandes sont souvent chargées de l’organisation, notamment des Français passionnés comme Valérie.

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Allan, vétéran de la Seconde Guerre mondiale de 99 ans, et Valérie qui s'occupe de l'accueil des vétérans en Normandie.  (AGATHE MAHUET / RADIO FRANCE)

C’est par hasard que Valérie s’est plongée dans le monde des anciens combattants. « A 14 ans, mes parents m’envoyaient livrer le courrier à la poste de Créances, et là j’ai rencontré un monsieur sur le pas de la porte », raconte la Normande, aujourd’hui âgée de 46 ans. Ce vétéran s’appelle Bill Sullivan. Nous sommes alors en 1992, et ce vieil homme qui revient pour la première fois en Normandie est un peu perdu. « Et puis tout d’un coup, en français, il dit : ‘Je parle un peu français, mais en 1944, beaucoup de Calvados.' »

Valérie l’emmène chez ses parents. « Il a commencé à nous expliquer qu’il avait été parachuté à Sainte-Mère-Église, fait prisonnier et qu’il s’était évadé »poursuit Valérie. Il est ensuite caché dans la maison d’un habitant. Valérie l’aide à retrouver la famille qui l’a accueilli. « Nous avons retrouvé Pierre et Simones’exclame-t-elle. Et puis l’histoire s’est terminée comme ça ! Avec cette première rencontre avec un vétéran, Valérie « tombe dans le piège » : Bill revient l’année suivante avec des amis et Valérie devient leur référence et leur correspondante. « Je faisais un peu partie de la grande famille, des petits-enfants »explique la Normande que les vétérans surnomment « Frenchie ».

Valérie fera alors tout pour transmettre leur histoire. Elle découvre avec stupéfaction que les adolescents qu’elle rencontre à l’école où elle est agent d’entretien ne connaissent absolument rien à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. « Le 6 juin, ils ne savaient pas ce que ça voulait dire. Ils m’ont dit que c’était toujours les Chinois qui avaient débarqué en Normandie.s’exclame Valérie. Non, mais mon Dieu ! Ils sont à vingt minutes de Sainte-Mère-Église, et certains ne connaissaient même pas le cimetière américain. »

« Ce ne sont pas des vieux en ruine, comme on me l’a dit à plusieurs reprises en parlant des anciens combattants ! »

Depuis, elle travaille dur pour organiser des rencontres et mélanger les générations. « C’est ce qui m’a poussé à créer cette association et à les faire venir pour montrer que ce ne sont pas des personnes âgées et croulantes, allongées dans des fauteuils roulants. Ce sont des hommes qui ont donné leur vie et leur adolescence, car la plupart avaient 16-17 ans. Ils se sont engagés et ont menti sur leur âge pour s’engager dans des conflits. Dans les établissements, les enfants ont presque le même âge que lorsque ces hommes s’engagent, même à l’âge qu’ils ont entre 97 et 100 ans, ils ont. les vraies stars, ce sont des stars. »

Lorsqu’ils viennent en Normandie, Valérie leur trouve des familles d’accueil, et les prépare à des moments très forts avec les locaux. « Des centaines de personnes sont là pour les encouragerelle explique. Ils fondent en larmes, car ils ne s’attendent pas à un tel accueil dans un petit village. »

Allan, un vaillant vétéran de 99 ans, se prépare tout juste pour la journée. Il sert comme pilote en 1944 et largue des parachutistes derrière les lignes ennemies. Il assure n’avoir plus jamais touché terre depuis son passage en Normandie. « Regardez comme ces gens sont géniaux ! »dit-il en embrassant Valérie et confie qu’il « je n’oublierai jamais » son premier jour en France, il y a 80 ans, mais qu’il n’oubliera pas non plus son retour aujourd’hui.

Valérie dit qu’Allan a maintenant très envie de continuer à témoigner. «  »Il me dit, mais tu le fais vraiment chaque année comme ça. Je lui dis que c’est vraiment un grand anniversaire. Mais oui, nous faisons encore beaucoup de choses comme ça. Vous irez aux écoles et aux cérémonies. Et là, il me prend la main et me dit : ‘Au 81, je serai avec toi.’ Ce sont des gens de 99 ans qui vous bottent les fesses et vous disent : ‘Allez, on ne s’arrête pas, on y va et on repart.' »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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