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comment les évêques planifient après les élections

« La dissolution de l’Assemblée nationale a plongé notre pays dans une tourmente inattendue. Comme tous nos concitoyens, nous, catholiques, devons exercer notre responsabilité démocratique. » Un peu plus de dix jours après la décision surprise du président de la République de convoquer à nouveau les Français aux urnes après les élections européennes du 9 juin, les évêques français ont décidé de prendre la parole.

Aucune instruction de vote

Le Conseil permanent (1) de la Conférence des évêques de France (CEF) a publié, jeudi 20 juin, une prière à l’attention des fidèles catholiques (en bas de l’article). Il doit être relayé dans les journaux paroissiaux et lu lors des messes des prochains jours. Cette prière est accompagnée d’un texte qui ne s’aventure pas sur le terrain politique et donne encore moins de consignes de vote. Les évêques s’efforcent d’analyser les ressorts de « malaise social » d’un « une société inquiète, douloureuse et divisée ».

Pour eux, ce malaise est  » profond  » et va au-delà des simples décisions politiques. Cela s’explique par « l’individualisme » Et « égoïsme ». Il tient également « à la dissolution des liens sociaux, à l’affaiblissement des familles, à la pression de la consommation, à l’affaiblissement de notre sens du respect de la vie humaine, à l’effacement de Dieu dans la conscience commune ». Dans ce contexte, ils soulignent que les dirigeants politiques « nous devons rechercher le meilleur pour nous tous, pour l’unité, la prospérité et le rayonnement de notre pays ».

Ils projettent « demain, le 8 juillet », c’est à dire après les législatives.

Les évêques du Conseil permanent de la CEF ne se positionnent pas sur le vote des 30 juin et 7 juillet. Au risque de décevoir ceux qui voudraient qu’ils s’engagent résolument, ils ne font pas référence au Rassemblement national, au Nouveau Front populaire, ou n’importe quel parti. « Nous sommes parfaitement conscients que les élections législatives ne résoudront pas tout »ils expliquent.

En revanche, ils projettent « demain, le 8 juillet »soit au lendemain du second tour des élections législatives. « Quels qu’aient été nos choix électoraux, nous tous, Français, devrons encore et toujours respecter nos concitoyens qui ont d’autres opinions que la nôtre et œuvrer ensemble à la continuité et à l’amélioration de notre vie sociale commune »ils écrivent.

« Nous devrons toujours nous prémunir contre la violence, veiller à ne pas répandre la colère et la haine, ne pas nous résigner à l’injustice mais lutter pour la justice par le biais de la vérité et de la fraternité.poursuivent les dix évêques membres du Conseil permanent. Demain, tout le monde devra toujours se soucier de ceux qui font pire qu’eux. »

Pour « être des citoyens responsables » Et « surmonter les peurs, les colères, les angoisses et être des « artisans de paix » et des acteurs de l’amitié sociale »les évêques font appel aux catholiques, « en nous appuyant sur la grâce de Dieu et sur notre foi en son salut. »

Cette déclaration du Conseil permanent de la CEF intervient au moment où plusieurs évêques ont déjà publié, dans leur diocèse, des textes sur le contexte politique. Souvent appelés à se positionner, ils tentent de rester sur une frontière ténue entre la volonté de fournir des repères et le refus de prendre explicitement parti.

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La prière du Conseil Permanent du CEF

« Dieu de vérité et de bonté, en ces temps de décisions fortes pour notre pays la France, aide-nous à discerner correctement ce qui est juste. Renouvelez en nous, chaque matin, le goût de servir, pour que nous accomplissions nos tâches avec cœur et nous gardions de mépriser tout être humain. Viens, Esprit Saint, éclaire ceux qui seront choisis comme députés ou devront gouverner notre pays. Puissent-ils ensemble rechercher le meilleur pour nous tous. Imprégnez-leur un grand sens du service au bien commun.

Sainte Vierge Marie, sainte Jeanne d’Arc, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, patronnes de la France, veillez sur notre pays. Qu’elle soit une terre de liberté, de justice, de fraternité et à la hauteur de son rôle dans l’histoire. Aide-nous à être là, à notre modeste place mais avec toute notre responsabilité, disciples de l’Évangile. Amen. »

(1) Les membres du Conseil permanent du CEF sont : Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président du CEF ; Vincent Jordy, archevêque de Tours ; Dominique Blanchet, évêque de Créteil ; le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille ; Laurent Ulrich, archevêque de Paris ; Dominique Lebrun, archevêque de Rouen ; Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne ; Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges ; Alexandre Joly, évêque de Troyes, et Matthieu Rougé, évêque de Nanterre.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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