ANALYSE – L’avènement d’un monde de plus en plus hostile et l’érosion de la confiance dans les gouvernements nationaux poussent les citoyens européens, et les partis autrefois eurosceptiques, à prôner une Union forte et protectrice.
C’est la première fois que les élections européennes suscitent autant d’intérêt auprès des populations des pays de l’Union. C’est la première fois que les sondages annoncent, pour ces élections, une aussi forte poussée des partis populistes. Mais c’est aussi la première fois que l’on voit à quel point ils ont changé. Ceux qui se sont formés dans l’hostilité à l’Europe font désormais campagne aux couleurs du drapeau étoilé. Ils ne veulent plus quitter l’UE ni abandonner l’euro : les « sortants » sont devenus marginalisés. La majorité d’entre eux sont également favorables à l’OTAN, et certains réclament même une armée européenne. Ils défendent le système parlementaire et les libertés. Bref, ils ne veulent plus renverser les institutions européennes.
Plutôt que de détruire l’Europe, ils visent aujourd’hui à la changer, à la rendre plus efficace et plus protectrice. La révolution populiste s’éteint lentement avec la « normalisation »…