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Comment les athlètes se sont préparés pour le marathon le plus difficile de l’histoire olympique

Samedi et dimanche, les coureurs devront affronter un dénivelé jamais vu sur un marathon de championnat. Habitués aux parcours vallonnés, ils ont dû adapter leur entraînement.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 4 min

Quinze kilomètres de mise en bouche, puis un copieux plat de côtes, suivi d’une descente vertigineuse, avant de conclure par une dizaine de kilomètres plutôt roulants pour rejoindre l’arrivée aux Invalides. Révélé en octobre 2022, le parcours du marathon olympique n’a pas tardé à provoquer des réactions. La raison : son dénivelé positif inédit : 436 m de montée et presque autant de descente (438 m). Pour se qualifier pour les JO, les athlètes ont couru après des minimas élevés (2h08’10 pour les hommes, 2h26’50 pour les femmes), privilégiant les parcours les plus plats possibles. Mais une fois sélectionnés, ils ont dû revoir leur préparation et leur stratégie pour ce qui pourrait être le marathon le plus dur de l’histoire des JO.

« Il faudra s’entraîner différemment, avec du renforcement, des côtes, du travail de longue haleine sur terrain accidenté », « Je suis très contente de voir que la course est terminée, mais je suis très contente de voir que je suis en train de courir », détaillait au printemps la détentrice du record de France (2h24’12), Méline Rollin. L’Ardennaise n’était pas mécontente de s’écarter des schémas habituels pour sa troisième préparation marathon en dix mois, après celles d’Amsterdam en octobre 2023 et de Séville en février.

Comme la plupart des Français, comme Nicolas Navarro, Mekdes Woldu ou Mélody Julien, Méline Rollin a passé un mois entier à arpenter les sentiers des hauteurs de Font-Romeu, dans les Pyrénées. Là, les marathoniens ont multiplié les séances de côte. Un travail ponctuel dans le cadre de la préparation d’un marathon roulant, ce travail est devenu incontournable. L’objectif : faire en sorte que les Olympiens puissent avaler, avec le moins de dommages possible, les cinq kilomètres d’ascension à Ville-d’Avray, avec déjà 15 kilomètres à vive allure dans les jambes, puis la redoutable Côte des Gardes, 900 m de pente avec une inclinaison maximale de 13,5 %, placée juste avant le 30e kilomètre.

« Un marathon commence toujours vers le 30 et après on aura l’enchaînement (des côtes) dans les jambes. Si on est crevé en bas de la descente, le retour aux Invalides sera très très long », a-t-il ajouté. Nicolas Navarro, 12e à Tokyo, l’a rappelé en conférence de presse. Ce vétéran des pistes, qui s’entraîne sur les routes vallonnées entre le Var et les Bouches-du-Rhône, a prévu de « Restez prudent dans les deux premiers tiers de la course ».

Tout aussi difficile, la descente qui suit la Côte des Gardes comprend « un passage très délicat à 13,4% pour arriver à Issy-les-Moulineaux en 32ème position kilomètres », a indiqué Alain Blondel, responsable de l’athlétisme à Paris 2024, lors de la présentation du parcours. Souvent délaissées par les marathoniens amateurs, les descentes ont également fait l’objet d’un travail spécifique.

« Il y a une adaptation à faire dans la foulée. En général, il faut raccourcir sa foulée dans les montées, et trouver plus d’aisance dans les descentes. Les positions du bassin et des épaules sont aussi très importantes. »

Félix Bour, marathonien de l’équipe de France

lors d’une conférence de presse

Avec deux courses Marseille-Cassis à son actif, une course réputée pour son dénivelé, le marathonien français était bien conscient de l’importance de s’entraîner en descente. « Ce sont de petits détails qui peuvent jouer un rôle si vous ne vous y êtes pas préparé et si vous n’y avez pas travaillé à l’entraînement. » Parfois, avec l’adoption d’une nouvelle foulée, il existe un risque de voir apparaître des douleurs dans des muscles auparavant moins sollicités.

« Il faut trouver le juste équilibre entre la qualité et le travail musculaire différent. Il ne faut pas basculer dans la blessure », « C’est un exercice très important, insiste Lahcen Salhi, responsable du suivi des coureurs du 10 000 m au marathon à la Fédération française d’athlétisme. Pour optimiser au mieux l’entraînement, ce dernier met également en avant l’importance de l’alimentation et du travail pour déterminer les apports nécessaires (tant en hydratation qu’en nutrition) sur ce parcours atypique. Avec la cellule d’optimisation de la performance, le staff français a ainsi tenté d’aider ses athlètes à trouver le bon rythme, la bonne foulée et les bons ravitaillements, en fonction de leurs propres qualités.

« J’en ai parlé avec des athlètes belges et norvégiens, ils ne font pas d’entraînements uniquement basés sur le travail en côte. Il faut aussi pouvoir récupérer. L’important est d’être le plus frais possible le jour J », ajoute Morhad Amdouni. Le recordman français (2h03’47) s’est en effet blessé lors d’une séance de repérage du parcours du marathon olympique.

« J’ai testé la Côte des Gardes, c’est là que je me suis blessé. Ce sont les aléas de ce sport. Stratégiquement, on a fait quelques petites erreurs. »

Morhad Amdouni, marathonien français

lors d’une conférence de presse

Le marathonien assure que cette reconnaissance lui a néanmoins été d’une grande aide. « permis de franchir une étape psychologique » et de « Connaissez votre rythme sur ce parcours »Plusieurs membres de l’équipe française ont également choisi d’effectuer une séance ou un jogging sur les sections les plus raides du parcours à la fin du printemps.

En ne mettant pas les pieds sur le parcours olympique, Félix Bour a choisi de ne pas « ne pas se mettre d’idées dans la tête ». Le coureur s’est concentré sur la préparation mentale. « Je sais aborder les difficultés, ça ne me fait pas peur, il assure. Là, j’ai essayé de travailler beaucoup sur les émotions. Le public va aider les Français, c’est quelque chose qu’on n’a pas forcément l’habitude de gérer. » A défaut de courir à leur place, les spectateurs, attendus en nombre sur les secteurs de côtes, pourraient leur donner un second souffle.

Cammile Bussière

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