Selon CNN, les renseignements égyptiens ont transformé le projet d’accord de cessez-le-feu à Gaza sans avertir ni Israël ni les autres médiateurs qatariens et américains. Le Caire menace désormais de mettre fin à son rôle d’intermédiaire, tandis que Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi 23 mai vouloir reprendre les négociations.
C’est lui, selon CNN, qui a empêché la trêve à Gaza. Alors que les négociations en cours depuis des semaines semblaient sur le point d’aboutir, Ahmed Abdel Khalek, un haut responsable des renseignements égyptiens, aurait discrètement modifié les termes d’une proposition de cessez-le-feu qu’Israël avait déjà signée début mai. Empêcher de facto la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et condamner la perspective d’une fin temporaire des combats à Gaza.
Trois sources ont affirmé mercredi 22 mai à la chaîne américaine que l’accord de cessez-le-feu annoncé par le mouvement islamiste Hamas le 6 mai n’était pas celui que les Qataris ou les Américains pensaient soumettre à l’examen. final. Le document modifié – dont se sont procurés les médias américains – prévoyait un cessez-le-feu permanent et un « un calme durable » à réaliser dans la deuxième phase du projet. Israël a, sans surprise, refusé cette proposition, notamment en raison de cette formule, le Premier ministre Benjamin Netanyahu insistant depuis le début de son offensive pour qu’un « victoire écrasante » sur le Hamas est une condition préalable à toute cessation des hostilités, tout comme la libération des otages encore détenus.
Le général Ahmed Abdel Khalek n’est autre que le principal adjoint du chef des renseignements égyptiens, Abbas Kamel, qui fut l’homologue du directeur de la CIA Bill Burns dans les négociations de cessez-le-feu. Selon différents médias locaux, l’homme est en charge de la question palestinienne au sein de ces mêmes services depuis 2018. Un dossier qu’il connaissait déjà, ayant notamment été conseiller auprès de la représentation égyptienne dans les territoires palestiniens, puis ayant travaillé sur l’accord qui a conduit à la libération du caporal israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza de 2006 à 2011, en échange de la libération d’un millier de prisonniers palestiniens.
« Monstre »
Les changements qu’il a apportés ont déclenché une vague de colère et de protestation parmi les responsables américains, qatariens et israéliens. « Nous avons tous été trompés » a déclaré l’une de ces trois sources contactées par CNN. Bill Burns, qui a dirigé les efforts américains pour négocier une trêve, se trouvait dans la région lorsqu’il a appris que les Egyptiens avaient modifié les termes de l’accord. En colère et gêné, selon la chaîne américaine, il « a failli s’emporter », alors qu’il est plutôt réputé pour être habituellement mesuré.
Depuis ces révélations, l’Egypte fait connaître sa colère. Le chef du service d’information de l’État, Diaa Rashwan, a déclaré mercredi 22 mai, dans un communiqué publié sur Facebook, que « l’allégation » de CNN « ne reposait sur aucune source journalistique fiable » et était « dépourvu de toute information ou fait ». Ce scoop Pourrait même « pousser la partie égyptienne à prendre la décision de se retirer complètement de la médiation qu’elle mène dans le conflit », il a menacé. « Si les négociations reprennent, les Qataris devraient jouer un rôle plus important lors du prochain cycle. » » déclare, dans le même sens, l’une des trois sources de CNN. Tout en rappelant que l’Egypte devrait toujours compter, en raison de sa proximité essentielle avec le Hamas et parce qu’Israël préfère aussi commercer avec le Caire plutôt qu’avec Doha.
Le cabinet de guerre israélien a de son côté donné son feu vert ce jeudi 23 mai à la reprise des négociations en vue de la libération des otages. Une décision qui intervient après la diffusion d’une vidéo montrant l’enlèvement de soldats israéliens par des combattants du Hamas, le 7 octobre. Dans cette séquence d’un peu plus de trois minutes – tirée d’une vidéo de deux heures filmée sur une caméra embarquée par des commandos du Hamas – Selon les familles, on peut voir des jeunes femmes, certaines avec le visage ensanglanté, assises par terre. en pyjama, les mains liées derrière le dos par leurs ravisseurs. Ces images seront « renforcer ma détermination à lutter de toutes mes forces jusqu’à l’élimination du Hamas, pour garantir que ce que nous avons vu ce soir ne se reproduira plus jamais », a réagi Benyamin Netanyahu sur son compte Telegram.