comment le RN a évolué sur son interdiction
Les nouvelles les plus importantes de la journée

comment le RN a évolué sur son interdiction

comment le RN a évolué sur son interdiction

« Mea culpa. » Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, reconnaît sur  » erreur  » après avoir défendu jeudi 13 juin au soir la suppression de la double nationalité non européenne, une proposition que Marine Le Pen a abandonnée à l’occasion de l’élection présidentielle de 2022. Cette mesure aurait pu concerner plus de 3 millions de binationaux en France.

Interrogé sur le plateau de l’émission phare de C8 « Touche pas à mon poste » au sujet de la double nationalité, le député RN du Nord n’a pas apporté de nuance. « Quand on a une nationalité, on en a une, car elle en dit long sur qui on est, et à quoi on est attaché »a estimé Sébastien Chenu, ajoutant que « on ne peut pas être français pour certaines choses et uruguayen pour d’autres.

Cependant, cette proposition ne figure pas au programme RN depuis deux ans. Marine Le Pen a assuré qu’elle avait « évolué sur la binationalité » a Libérer en janvier 2022. Il fut pourtant l’un des marqueurs forts du Front National, devenu RN.

Un vieux refrain du FN

« Je pense que pour ceux qui ont la double nationalité, il faut choisir. Soit nous sommes algériens, soit nous sommes français. »affirmait Jean-Marie Le Pen en 1985 dans l’émission « L’heure de vérité » sur Antenne 2. Il avait estimé que Yannick Noah, joueur de tennis et chanteur franco-camerounais, qu’il qualifie de« un de nos illustres gens que je croyais être un compatriote »était « un Camerounais » parce qu’il avait choisi de se marier au Cameroun.

« Si nous sommes Français, nous adoptons les mœurs, les coutumes, les lois. Si vous préférez vos racines – ce qui n’est pas à mépriser – dans ce cas, je pense qu’il vaut mieux rentrer chez soi. » » a ensuite ajouté le fondateur du Front national.

En 1989, Jean-Marie Le Pen interrogeait également Lionel Stoléru, alors secrétaire d’État chargé du Plan sous François Mitterrand (1988-1991), sur son  » Double nationalité «  sans préciser lequel. «Je suis simplement français»répond Lionel Stoléru, ajoutant que son origine juive « n’est pas une nationalité ».

L’abolition de la double nationalité est au programme de Jean-Marie Le Pen pour la campagne présidentielle de 2007. Il dit espérer que toutes les personnes susceptibles de posséder la double nationalité française et étrangère fassent un choix entre les deux. Et cite en exemple, Rachida Dati, née en Saône-et-Loire d’une mère algérienne et d’un père marocain, et devenue garde des Sceaux.

Le revirement de Marine Le Pen

Cinq ans plus tard, sa fille Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de 2012, défend toujours cette proposition. En juin 2014, elle avait réitéré sa volonté de mettre fin à la double nationalité, après les incidents qui ont marqué les célébrations de la qualification de l’Algérie pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. « Il faut choisir, être français ou être autre chose. Nous sommes algériens ou nous sommes français. Nous sommes marocains ou nous sommes français”a alors martelé Marine Le Pen sur Europe 1.

L’interdiction de la double nationalité figure toujours dans les 144 engagements de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017, avec une légère modification : il s’agit alors de « supprimer la double nationalité non européenne ».

Cette proposition disparaît subitement du programme du Rassemblement national en 2022. « J’ai rencontré des milliers de personnes. Par exemple, les Marocains qui, légalement, ne peuvent pas renoncer à leur nationalité parce que leur pays l’interdit. Honnêtement, je préfère mettre ça de côté parce que c’est comme mettre du sel sur des plaies ouvertes. »dit alors à Marine Le Pen de Libérer. Une décision désapprouvée par son père qui considère la double nationalité comme « un problème essentiel ».

Interdire certains emplois aux doubles nationaux

Certes, le RN ne réclame plus la suppression de la double nationalité. Mais les doubles nationalités restent toujours dans le viseur.

Il y a deux ans, à l’occasion de l’élection présidentielle de 2022, Marine Le Pen proposait de réviser la Constitution et d’y insérer la proposition suivante : « La loi peut interdire l’accès aux emplois dans les administrations, les entreprises publiques et les personnes morales chargées d’une mission de service public aux personnes qui ont la nationalité d’un autre Etat. » Une mention qui ciblerait les étrangers mais qui pourrait également toucher les binationaux.

Quitter la version mobile