Comment le réalisateur Fabien Onteniente a-t-il mis en scène les ficelles du mercato ?
Plus de 20 ans après le succès de 3 Zéros qui avait réuni 1 252 127 personnes au box-office en 2002, le réalisateur Fabien Onteniente avait promis de produire la suite de cette comédie qui avait trouvé son public en racontant les coulisses du football business à travers le explosion d’un jeune joyau de la banlieue parisienne sorti de prison. En effet, la bande-annonce officielle du film 4 Zéros n’a pas tardé à enflammer les réseaux sociaux. Certains acteurs présents dans le premier opus ont été reconduits, notamment Gérard Lanvin dans le rôle de l’agent Alain Colonna et Isabelle Nanty dans celui de sa sœur Sylvie Colonna. Le scénario de ce nouvel opus est le suivant : Sylvie Colonna, présidente du club de football des Haricots d’Arpajon, a refait sa vie avec José Pinto. Ensemble, ils dirigent un restaurant portugais à Pontault-Combault : Churrasco. Mais les affaires vont mal. Leur fils, Manu, un trentenaire un peu perdu, rêve de devenir agent de joueurs. Un jour, il découvre une pépite : Kidane, un jeune prodige comorien qui met le feu lors du défi de la lucarne. Mais d’autres agents rôdent déjà dans les parages… Les Pinto voient en Kidane l’espoir de se sortir du pétrin et décident d’appeler à l’aide Alain Colonna qui vit une retraite tranquille à Tahiti. Mais le football a changé… Tous ensemble, ils vont devoir affronter DZ, l’agent le plus influent du milieu, un homme au bras long et à la mauvaise réputation… Dans le but de permettre à Kidane de rejoindre le club de son rêves : PSG.
Un réalisme du mercato et du monde des agents
Lors de la dernière trêve internationale, les Bleus de Didier Deschamps ont pu assister à une séance privée et le réalisateur Fabien Onteniente a reçu de très bons retours quant au réalisme du monde du mercato – une période toujours redoutée chez certains joueurs et dans certains clubs. Dans le film, plusieurs thématiques sont mises en avant comme les clauses cachées dans les contrats au moment des transferts, les commissions exorbitantes des agents ou encore le phénomène des petits joueurs envoyés aux quatre coins du monde par leurs agents respectifs pour faciliter d’autres transactions plus importantes :on a projeté le film à Clairefontaine et tous les acteurs se sont bien amusés car ils connaissaient déjà cette folie, donc ça m’a donné une sorte de cachet de validité et depuis 3 Zéros, je n’ai pas vraiment lâché car je me suis fait beaucoup d’amis avec 3 Zéros qui ont aimé, pour qui le film est culte. J’aime faire des émissions, je suis régulièrement invité à parler de football sur différentes chaînes et puis ça m’intéresse, mais il y avait un agent qui m’a aidé spécifiquement, il s’appelle Karim Djaziri qui est l’un des agents de Benzema. Il m’a guidé dans les différentes lectures que j’ai faites pour que le film soit crédible. Je ne voulais pas que ce soit faux. Nous ne pouvons pas nous permettre le football, même dans le jeu», nous raconte Fabien Onteniente.
Alors pour coller au plus près de la réalité, Fabien Onteniente n’a pas hésité à demander conseil à des acteurs directs du football comme Karim Djaziri, la Rai ou encore des journalistes travaillant dans le domaine : «il y a eu des chocs visuels durant ces 20 années. Quand j’ai réalisé 3 Zéros, j’ai rencontré Antoine Kombouaré qui était entraîneur de l’équipe réserve du Paris Saint-Germain. C’était Luis Fernández, l’entraîneur de l’équipe principale. Et j’ai gardé des liens affectifs avec Antoine et je l’ai suivi partout, à Dijon et à Lens. Un jour, j’ai dormi au centre de formation de La Gaillette à Lens et un matin, je suis descendu les escaliers et j’ai vu des parents avec les enfants et Antoine m’a expliqué que tous ces parents, ils viennent et ils sont convaincus qu’ils ont de l’avenir. pépite. Maintenant dans le foot, depuis 3 Zéros, il y a tellement d’oseilles que les parents viennent, déambulent et se disent que le petit va devenir une manne financière sans savoir que la pépite peut être une pépite», poursuit-il. La relation entre agents et journalistes est également largement montrée dans le film 4 Zéros avec le chantage de l’agent DZ, interprété par le rappeur Kaaris, auprès d’un rédacteur en chef du journal. L’équipe. On peut également compter sur d’autres invités de marque comme Paul Pogba, Rolland Courbis, Guy Roux, Raí, Presnel Kimpembe, Marquinhos, Bradley Barcola, Warren Zaire-Emery, Olivier Ménard, Hervé Mathoux, Laure Boulleau, Karl Olive, mais aussi Jean-Pierre. Caillot.
Alors que le premier opus mettait en avant certains sujets modernes pour l’époque comme le football féminin, le marketing d’entreprise ou la notion même de jeunes talents, le film 4 Zéros fait de même avec cette dimension politique et sociale désormais prédominante dans le football. , avec notamment cette explosion de jeunes agents autodidactes – plus ou moins compétents – issus de l’entourage proche des joueurs qui rêvent de devenir les prochains Mino Raiola et Jorge Mendes : « Karim Djaziri m’a dit qu’il y a des terrains en banlieue, où il y a des gars assis sur des chaises de pêche, qui étudient les joueurs, parce qu’eux aussi veulent retrouver le nouveau Mbappé. Mais ils sont faux, ils n’ont rien. Ils veulent juste manger la bête, à cause de l’oseille, parce que les conditions sont difficiles. Je préfère que les gens s’en sortent sans problème plutôt que de surveiller la drogue. Il y a des agents qui auraient pu choisir la drogue et ils ont choisi le football parce que c’est moins dangereux, mais ils ont les mêmes méthodes. Il y a des éclaireurs sur tous les terrains qui patrouillent et rien ne leur échappe donc c’est une petite entreprise qui a été créée et puis je suis aussi ami avec Rai qui m’a dit que le bassin parisien était devenu un territoire de chasse pour toute l’Europe. Vous pouvez y voir le monde entier. Le bassin parisien génère des footballeurs fous« . Le personnage du jeune Kidane, interprété par Mamadou Haïdara, est venu en France par bateau, quittant les Comores pour vivre son rêve. Un clin d’œil à l’actualité qui tenait à cœur au réalisateur : « Je le voulais, j’ai du respect pour tous ces gens qui arrivent, qui fuient la guerre, qui fuient les pays. C’est pourquoi j’ai dédié le film à tous ceux qui ont un rêve», conclut Fabien Onteniente. Le film sort en salles cette semaine, le mercredi 23 octobre.
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