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comment le FC Metz a rendu son stade plus accessible aux supporters en situation de handicap

comment le FC Metz a rendu son stade plus accessible aux supporters en situation de handicap

Innovant en France, le FC Metz, qui reçoit dimanche le champion parisien, a engagé une politique active de rendre son stade accessible aux personnes handicapées.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 5 minutes

Le stade Saint-Symphorien s’élève le long du bras de la Moselle qui traverse Metz. Les supporters se pressent par centaines aux entrées de la rencontre entre le FC Metz et le Losc, importante dans la course au maintien de l’équipe locale ; en cela vers l’Europe pour les visiteurs.

Au pied de la Tribune Sud – réaménagée – Caroline Gateau tente de convaincre un couple, dont l’homme est malvoyant, de rester pour assister au match. Depuis septembre, elle est la représentante Supporters Handicapés (SSH) du club, chargée de piloter et de mettre en œuvre le plan d’action sur l’accessibilité du stade à ce public. Sa nomination s’inscrit dans la volonté plus large du club d’offrir l’expérience d’accueil la plus complète possible à tous les supporters du FC Metz présentant un handicap visible ou invisible.

Il y a près de deux ans, lorsque les travaux de la Tribune Sud – inaugurée en 2020 – se sont achevés, le club avait déjà fait des progrès en matière d’accessibilité. Un collectif composé de quatre associations et de salariés représentant plusieurs composantes du club a été créé pour optimiser le dialogue entre toutes les parties. Un ensemble de réflexions ont alors été initiées pour faciliter la vie des SSH : « Par exemple, les portes des toilettes pour handicapés étaient trop lourdes pour que les gens puissent les manipuler facilement. Si on n’a pas l’expérience ou si on ne parle pas aux gens qui sont confrontés à ça au quotidien, on ne peut pas forcément l’anticiper. »

Ce groupe de dialogue se réunit tous les deux mois depuis mars 2022 et discute des aspects infrastructures mais aussi de l’expérience spectateur. « ÔNous voulons être une force motrice dans l’amélioration de cette expérience pour nos supporters handicapés. Certains supporters sont ultras et d’autres préfèrent assister au match dans une tribune familiale. Nous voulons que nos spectateurs handicapés aient le même choix que les autres. » Au total, 194 places réparties dans les quatre tribunes du stade, virages compris, sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant (UFR). A cela s’ajoutent des places de parking dédiées, un emplacement réservé uniquement aux SSH, une billetterie adaptée à tous les handicaps avec des tarifs préférentiels (jusqu’à moins 70% sur le ticket).

Nous empruntons l’un des 11 ascenseurs installés lors des travaux pour retrouver Caroline Gateau, au dernier étage de la Tribune Sud. Cet ancien responsable de la communication dans une banque luxembourgeoise vérifie que tous les supporters sont bien assis, ouvre une porte à ceux qui souhaitent récupérer les équipements d’audiodescription utilisés pour les personnes malvoyantes ou briefe les huit agents d’accueil dédiés à ce public. « Il n’y a jamais eu quelqu’un qui se soit dit : « J’ai été si mal reçu, je ne reviendrai jamais ». C’est une petite victoire. Je trouve extrêmement important de pouvoir accueillir tous les publics dans ce stade. Parce que le football est le sport le plus populaire, tout le monde veut y être. »explique-t-elle, tout en gardant un œil sur la réunion.

Lorsque les ascenseurs s’ouvrent sur le dernier étage du stand, une sensation d’espace s’empare du visiteur. Les allées sont larges et les supporters en fauteuil roulant disposent de places clairement signalées, tout comme leurs accompagnateurs. Quatre résidents du centre d’accueil spécialisé du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Metz-Thionville ont assisté au match, accompagnés de huit accompagnateurs. Ils souffrent tous de handicaps lourds et sont sous assistance respiratoire : « L’endroit est convenable. Ce sont de gros fauteuils, on ne peut pas en mettre partout, l’espace est bien conçu, avec une vue dégagée sur tout le stade, c’est très bien »s’enthousiasme Antoine Bolmont, directeur de cabinet et de communication au CHR.

Un peu plus loin dans le stand se trouve une salle dont l’intérieur n’est pas visible. Sur la porte est écrit : « Salle sensorielle ». C’est le premier club en France à en disposer. Testé depuis Metz-Monaco, il permet, notamment aux personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA), d’assister au match dans une situation qui ne génère pas de stress pour elles à cause du bruit ou de la foule : « On y retrouve des petites lumières apaisantes, une acoustique particulière, des jeux sensoriels dont des petites balles anti-stress, des petits jeux pour démêler et emmêler. Nous avons également installé du gazon synthétique. Il est vrai que l’ASD (troubles du spectre autistique), c’est un peu un angle mort, il n’y a aucune difficulté pour se déplacer, ce n’est pas un handicap visible, donc on ne s’en rend pas compte. » explique Caroline Gateau, qui s’est inspirée du modèle anglais pour aménager cette chambre.

« Nous avons également voulu nous concentrer sur des choses faciles à mettre en place, qui ne nécessitent pas forcément un budget énorme, mais qui peuvent rendre beaucoup de services.dit Hélène Schrub. Nous recevons beaucoup de mails de personnes disant : ‘Un membre de ma famille est atteint d’un trouble autistique, j’aimerais aller au match, comment est-ce possible ?’. » Les deux femmes disent recevoir déjà des demandes pour la salle sensorielle pour la saison prochaine.

« Je veux que nous soyons à l’avant-garde de ce qu’il y a de mieux pour les supporters handicapés. Et ça évolue tout le tempsinsiste le PDG du FC Metz. Nous avons beaucoup de supporters qui nous ont dit : « Je ne viens plus au stade parce que l’accessibilité ne fonctionnait pas ». Et depuis la construction de la Tribune Sud et le fait que nous en communiquions, ils sont nombreux à revenir, qui sont abonnés et qui sont ravis d’en bénéficier.

Entre la création du collectif et la fin de la saison 2024, le club a bénéficié d’une augmentation de 70% de ses abonnés SSH et support. Et il ne compte pas s’arrêter là : menus en braille, labellisation des places en fonction du handicap, files d’attente dédiées, formation de l’ensemble du staff… Le FC Metz se donne entre 12 et 18 mois pour aller encore plus loin : « C’est notre responsabilité sociale en tant que club de football professionnel ancré sur son territoire d’avancer dans cette direction.conclut Hélène Schrub.

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