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Comment l’ascension de François Ruffin fut stoppée par la dissolution

Alors que François Ruffin aurait pu incarner une union de la gauche hors du giron de Jean-Luc Mélenchon, ses partisans ont changé de stratégie pour passer au mieux les législatives anticipées.

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François Ruffin, lors d'un meeting du Nouveau Front Populaire, le 17 juin 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Son nom était sur toutes les lèvres avant la dissolution : François Ruffin. Il est aussi à l’origine de l’expression « Nouveau Front populaire » et fut même envisagé comme un possible Premier ministre. Pour expliquer son déclin brutal, il faut remonter en arrière.

Retour au dimanche 9 juin avant 21 heures, avant l’annonce de la dissolution. François Ruffin est chez lui à Amiens pour connaître les résultats des élections européennes. Il s’agite, selon l’un de ses proches, prêt à montrer ce qui attend la gauche. Une alliance d’unionistes se prépare depuis des semaines entre figures socialistes, écologistes, communistes et insoumis, autour du député de la Somme. L’équipe prévoit même de rencontrer des journalistes la semaine suivante et de se déployer d’ici quinze jours. Ils sont donc tout près de couper définitivement le cordon avec Jean-Luc Mélenchon. Mais tout s’arrête dans la nuit de dimanche à lundi, la nuit du séisme de la dissolution.

C’est comme un krach boursier, la panique dans une gauche en morceaux. Tout le monde est abasourdi. Les dirigeants ne pensent qu’à une chose : sauver leur place, leur poids, leur peau à l’Assemblée. Notamment l’écologiste Marine Tondelier, dont le parti vient de s’effondrer aux élections européennes. Sous pression, elle finit par frapper à la porte de LFI le soir même pour rouvrir le dialogue. Les socialistes la suivent.

Il faut désormais ménager les proches de Jean-Luc Mélenchon qui sont en froid avec François Ruffin, quels que soient les liens noués avec lui ces derniers mois. Les discussions, les SMS, les dîners… Le voilà mis à l’écart, alors qu’il vient de lancer la marque « Front populaire ».

Un participant aux négociations soutient rapidement l’idée du slogan. « François Ruffin, Premier ministre »sentant, avant le début de la campagne, le danger que Jean-Luc Mélenchon vienne la perturber. « Propulser Ruffin résoudrait toutselon lui. Cela impliquerait les communistes, les écologistes créeraient le chaos à LFI »Un socialiste se plaît même à imaginer la réaction qu’aurait eue le leader insoumis.

Selon nos informations, François Ruffin lui-même aurait aimé être candidat au poste de Premier ministre. Dans son entourage, on est persuadé qu’il aurait pu créer une dynamique, aller voler des voix à l’extrême droite. Mais finalement rien. Certains lui en veulent même. « Le pouvoir est pris »soutient un socialiste de poids. « Il a eu dix occasions d’annoncer qu’il était Premier ministre »ajoute un autre. « Il aurait pu gagner le match ».

Cammile Bussière

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