Comment la SNCF cache une partie des retards de ses trains
Comment expliquer cet écart énorme, qui représente en moyenne 86 retards par jour comptabilisés par l’ART mais pas par la SNCF ? Selon une enquête du journal « Le Monde », il faut notamment s’intéresser à la définition même de « retard ».
Pour la SNCF, un train est considéré comme à l’heure si son retard est inférieur à 5 minutes pour un trajet de moins d’1h30. Il en va de même pour un retard inférieur à 10 minutes pour un trajet compris entre 1h30 et 3 heures. Et un train qui a moins de 15 minutes de retard pour un trajet de plus de 3 heures est également considéré comme à l’heure. Autrement dit, par exemple, si un train dont le trajet total dure 1h32 arrive à son terminus avec 9 minutes de retard, la SNCF le considère comme étant à l’heure.
Un train annulé n’est pas en retard
Par ailleurs, la SNCF ne comptabilise pas comme des trains en retard les trains annulés, que ce soit à la dernière minute ou la veille du départ. Et ils peuvent être nombreux. De 2017 à 2019, selon l’ART, ils ont représenté 1,7 % à 4,7 % du total, avec des pics à plus de 30 % lorsque le trimestre est marqué par un conflit social majeur. Sans compter les annulations dues à des conflits sociaux locaux.
« Sans oublier que tous ces chiffres ne sont que des moyennes et peuvent varier en fonction de l’heure, du jour ou du mois du trajet », ajoute « Le Monde ». Par exemple, « en été, l’afflux de voyageurs en vacances, mais aussi les conditions extérieures (chaleur, incendies…) ralentissent encore davantage le réseau », explique au « Monde » Olivier Bancel, directeur exécutif de la maintenance de SNCF Réseau.