Nouvelles locales

Comment la Russie réagit à la percée ukrainienne sur son territoire

Guerre en Ukraine : Comment la Russie réagit à la percée ukrainienne sur son territoire (Photo prise à Koursk où une frappe a touché la ville le 11 août 2024)
DOCUMENT / AFP Guerre en Ukraine : Comment la Russie réagit à la percée ukrainienne sur son territoire (Photo prise à Koursk où une frappe a touché la ville le 11 août 2024)

DOCUMENT / AFP

Guerre en Ukraine : Comment la Russie réagit à la percée ukrainienne sur son territoire (Photo prise à Koursk où une frappe a touché la ville le 11 août 2024)

INTERNATIONAL – En réponse à l’incursion ukrainienne en Russie qui dure depuis cinq jours, Moscou a décidé de réagir en conséquence. Le Kremlin a ainsi instauré, samedi 10 août, un régime « antiterroriste » dans trois régions frontalières de l’Ukraine : Koursk
Belgorod et Briansk.

La percée de Kiev a eu lieu dans la région de Koursk. Plus de 76 000 personnes vivant dans les zones frontalières ont été « temporairement » évacué vers « endroits sûrs »a déclaré samedi un représentant du ministère russe des Situations d’urgence.

Face à cela « une tentative sans précédent de déstabiliser la situation »les autorités russes ont annoncé dans la nuit de vendredi à samedi la mise en œuvre de la « régime d’opération antiterroriste ». Cette mesure implique notamment : « restrictions à la circulation des véhicules et des piétons dans les rues et les routes » et dans l’utilisation des moyens de communication.

De son côté, sur Telegram, le ministère de la Défense de Biélorussie, pays allié de Moscou mais dont l’armée ne participe pas directement aux hostilités, a déclaré qu’il renforçait sa présence dans la région méridionale de Gomel, frontalière de l’Ukraine, en y déployant des troupes et des missiles supplémentaires afin de « réagir à toute provocation possible »Sur les réseaux sociaux, la diplomatie biélorusse a fustigé une « aventure folle » Les forces de Kiev ont affirmé que des drones ukrainiens avaient été abattus pendant la nuit au-dessus de la Biélorussie, dénonçant une « incident très grave ».

 » Se déplacer » la guerre sur le territoire russe

Samedi, le ministère russe de la Défense a assuré qu’il continuait à « repousser la tentative d’incursion frontalière des forces armées ukrainiennes » dans la région de Koursk, en utilisant l’aviation et l’artillerie. Il avait annoncé la veille l’envoi de renforts.

L’agence russe de l’énergie atomique Rosatom a averti que « les actions de l’armée ukrainienne » pesaient « une menace directe » Les autorités russes ont indiqué mardi que l’incursion avait fait cinq morts et 55 blessés parmi les civils, mais n’ont fourni aucun nouveau bilan depuis.

L’offensive ukrainienne a débuté mardi matin lorsque des unités militaires ont traversé la frontière et sont entrées dans la région de Koursk, avançant de plusieurs dizaines de kilomètres, selon des analystes indépendants.

Kiev s’est jusqu’à présent abstenu de tout commentaire explicite sur l’attaque, mais dans la soirée, Volodymyr Zelensky a reconnu pour la première fois des actions visant à « déplacer la guerre » sur le territoire russe. « L’Ukraine prouve qu’elle peut rendre la justice et exercer la pression nécessaire : pression sur l’agresseur »le président ukrainien a poursuivi dans son discours quotidien.

Créer une diversion pour forcer la Russie à déplacer ses pions

L’armée russe a confirmé vendredi que des soldats ukrainiens avaient atteint Soudja, une ville de 5.500 habitants à une dizaine de kilomètres de la frontière, où se trouve une plaque tournante de transit du gaz alimentant encore l’Europe – Hongrie, Slovaquie – via l’Ukraine.

On ne connaît cependant pas la progression et l’effectif des troupes ukrainiennes participant à cette attaque. Elle a pris de court l’armée russe, pourtant dotée de moyens supérieurs en hommes et en armes à ceux de l’Ukraine et qui avait pris l’initiative sur le front fin 2023, suite à l’échec de la contre-offensive ukrainienne de l’été.

Les analystes militaires et les responsables ukrainiens s’accordent à dire que l’armée russe ne peut pas pénétrer profondément dans les lignes de défense ukrainiennes dans l’état actuel des choses. L’ouverture d’un nouveau front sur son propre territoire pourrait contraindre la Russie à retirer une partie de ses troupes ou à ralentir ses attaques dans le Donbass.

Sans compter qu’après des mois de retard, l’Ukraine a recommencé à recevoir des livraisons cruciales d’armes occidentales et devrait bientôt déployer de nouvelles recrues mobilisées ces derniers mois.

Une percée qui a « remonté le moral » Ukrainiens

« L’objectif est d’étendre les positions de l’ennemi, de lui infliger un maximum de pertes, de déstabiliser la situation en Russie – parce qu’il est incapable de protéger ses propres frontières – et de transférer la guerre sur le territoire russe. »a déclaré samedi soir à l’AFP un responsable de la sécurité ukrainienne, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

Cependant, pour le moment, la tactique qui mobilise « Des milliers de soldats ukrainiens  » n’a pas encore conduit à un quelconque affaiblissement de l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine, même si « L’intensité des attaques russes à l’Est a un peu diminué »a ajouté le responsable.

Cela dit, cette percée a eu un autre effet : elle « a pris les Russes au dépourvu » Et « Cela a vraiment renforcé notre moral, celui de l’armée ukrainienne, de l’État et de la société »a ajouté la source. Après des mois de retraites sur le front de l’Est, « Cette opération a montré que nous pouvons attaquer et avancer ».

Voir aussi sur Le HuffPost :

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page