Comment la filière française du caviar s’est laissée prendre au piège du rouleau compresseur chinois
DÉCRYPTION – L’Empire du Milieu produit désormais plus de la moitié des œufs d’esturgeon consommés dans le monde. Acteurs historiques des filières de l’élevage, les producteurs aquitains tentent de s’organiser pour rivaliser.
« Nous avons été ralentis en plein essor par deux années de morosité. » Pour Laurent Deverlanges, PDG de Caviar de Neuvic (8 millions d’euros de chiffre d’affaires), la période dorée post-pandémique pour les producteurs français de caviar est bien révolue. Si la demande était bonne à l’époque où les grands marchés de consommation de ce produit de luxe étaient sous contraintes sanitaires, elle est aujourd’hui bien plus morose. « L’année 2023 a été cauchemardesque, avec une pression inquiétante sur les marges »confirme Michel Berthommier, à la tête de la ferme girondine l’Esturgeonnière (Caviar Perlita). La PME a vu son chiffre d’affaires passer de 3,2 à 2,8 millions entre 2021 et 2023.
Certes, les décisions de consommation dans un environnement économique dégradé expliquent en partie cette faiblesse des achats. Mais la morosité dans laquelle sont plongés deux des acteurs français de l’esturgeon d’élevage l’illustre…
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