Le taux de fécondité diminue d’année en année partout dans le monde. LL’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit conséquences sur la démographie et l’économie des pays qui la composentnotamment en Europe, où le déclin est plus prononcé. La baisse du taux de natalité va se poursuivre, prévient l’OCDE.
Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de confirmer la baisse continue du taux de fécondité des populations des pays qui la composent. Une baisse significative de 3,3 enfants par femme en 1960 à seulement 1,5 en 2022. Les chiffres dévoilés sonnent comme une alerte, car la même étude révèle que le taux de fécondité actuel est inférieur à la moyenne de remplacement, estimée à 2,1 enfants par femme.
En Europe, la situation est pire. Les naissances y ont atteint leur plus bas niveau en 2022, avec seulement 3,88 millions d’enfants en vie. Selon les chiffres de 2022, le taux de fécondité des pays de l’Union européenne était de 1,46, bien inférieur à la moyenne mondiale de 2,27. L’étude de l’OCDE précise que Malte a enregistré le taux de fécondité le plus bas en 2022, à 1,08, tandis que la France avait le taux le plus élevé, à 1,79.
La baisse de la fécondité aura un impact sur tous les pays membres de l’OCDE
Cette situation n’est pas sans conséquences sur les économies des pays de l’OCDE. Ce faible nombre de naissances fait que la proportion d’actifs devient rapidement inférieure à celle des retraités. Les chiffres de l’étude indiquent que dans les années 1960, on comptait six actifs pour un retraité. En 2022, cette proportion était estimée à environ trois personnes en âge de travailler pour un retraité. Les prévisions ne prévoient pas d’amélioration car la baisse de ce ratio va continuer à atteindre deux actifs pour un retraité d’ici 2035.
Comme conséquence directe, l’OCDE prévoit un impact significatif sur les systèmes gouvernementaux, tels que la sécurité sociale. Ces derniers auront de plus en plus de mal à assurer leur retraite. Aux États-Unis par exemple, le fonds fiduciaire américain de la sécurité sociale risque de se tarir d’ici 2030 si l’État n’intervient pas. Cette baisse de la proportion de travailleurs aura également un impact sur l’économie des pays de l’organisation.
Une étude américaine réalisée par la Banque fédérale de réserve de Saint-Louis a révélé qu’au cours de la dernière décennie, des pénuries de main-d’œuvre ont été signalées environ 7 000 fois lors des appels de résultats d’entreprises américaines cotées en bourse. Aussi, le directeur général de BlackRock (entreprise multinationale américaine spécialisée dans la gestion d’actifs) prédit que cette baisse de l’offre de travailleurs est susceptible de donner plus de pouvoir de négociation aux salariés, ce qui entraînera des augmentations de salaires. Ce qui va provoquer de l’inflation, ajoute-t-elle.
Face à cette situation qui s’aggrave chaque année, des solutions émergent. La France met en œuvre tout un « plan de réarmement démographique » comprenant des tests de fertilité et un congé parental étendu. Promouvoir l’égalité des sexes et une répartition plus équitable du travail et des responsabilités au sein des ménages peut également être une solution, selon Stefano Scarpetta, directeur de l’emploi, du travail et des affaires sociales à l’OCDE.
De son côté, Goldman Sachs met en avant une solution qui pourrait venir de l’intelligence artificielle générative (IA). Tout en améliorant la productivité, l’IA pourrait, en dix ans, augmenter le PIB mondial de 7%, estime-t-elle. Enfin, l’étude de l’OCDE prédit une poursuite de cette baisse de la fécondité nécessitant de la prévoyance, afin d’y faire face à l’avenir. Pour Stefano Scarpetta, cette baisse « n’est pas seulement une anomalie temporaire », mais une situation nouvelle dont il faudra tenir compte.