Comment Kiev prépare sa réponse
Le président ukrainien a annoncé mardi le test réussi d’un premier missile balistique de fabrication ukrainienne, quelques jours après avoir salué l’apparition sur le front d’un drone lance-missiles à longue portée, également fabriqué en Ukraine.
Volodymyr Zelensky a annoncé mardi le test réussi d’un premier missile balistique de fabrication ukrainienne, quelques jours après avoir salué l’apparition sur le front d’un drone lance-missiles à longue portée.
« Le premier missile balistique ukrainien a été testé avec succès. Je félicite notre industrie de défense pour cela », a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse à Kiev, tout en refusant de « donner plus de détails » sur cette nouvelle arme.
Lors du forum Indépendance Ukraine 2024 à Kiev, Volodymyr Zelensky a admis qu' »il est peut-être trop tôt pour en parler, mais je veux le partager avec vous », rapporte le quotidien ukrainien Kyiv Independent.
Aucun détail supplémentaire n’a été donné sur ce missile ukrainien, ni sa puissance, ni sa portée, et encore moins sa disponibilité. Mais l’objectif de l’Ukraine est clair. Il s’agit d’attaquer des cibles sur le territoire russe sans engager la responsabilité de l’Occident.
Drone ukrainien lanceur de roquettes
Kiev dispose déjà de missiles à longue portée fournis par ses alliés. Il dispose de l’américain ATACMS, du britannique Storm Shadow et du français SCALP/T. Mais leur utilisation est limitée par les restrictions occidentales sur les frappes en profondeur sur le territoire russe.
L’industrie d’armement ukrainienne travaille donc d’arrache-pied pour produire des armes dans le pays. Il y a quelques jours, le ministre de la Défense Rustem Umerov a révélé que l’Ukraine préparait une réponse aux frappes aériennes russes avec des armes de sa propre production.
Parmi ces armes figure le Palianytsia, un drone lanceur de missiles conçu pour détruire les avions sur les aérodromes militaires en Russie. Ce missile à longue portée aurait été développé en dix-huit mois et plusieurs dizaines de bases aériennes militaires russes seraient à sa portée.
Le nom de ce drone est un pied de nez aux soldats russes. Palianytsia est le nom d’un pain traditionnel ukrainien que les Russes ont du mal à prononcer. Depuis le début de l’invasion russe, les services de renseignement ukrainiens utilisent ce mot pour identifier les soldats ou saboteurs russes infiltrés sur le territoire ukrainien.
Dans les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir le Palianytsia propulsé par un turboréacteur. L’appareil ressemble à un missile équipé d’une paire d’ailes. Selon Rustem Umerov, ce drone a déjà été utilisé pour frapper en Russie sans préciser quand ni où.
Produire un million de drones d’ici 2024
Ces nouvelles armes constituent un tournant pour l’industrie de défense ukrainienne, qui s’est développée grâce à des financements ou des partenariats occidentaux. Fin 2023, Volodymyr Zelensky avait assuré que son pays produirait un million de drones en 2024 pour répondre aux besoins de l’armée, ces engins s’étant imposés comme indispensables sur le champ de bataille.
Dans la nuit de lundi à mardi, l’Ukraine a subi de nouvelles frappes russes qui ont fait au moins quatre morts. De son côté, Kiev a revendiqué de nouvelles avancées dans la région frontalière russe de Koursk, trois semaines après le début d’une incursion qui a pris Moscou de court.
« Malheureusement, malgré le travail efficace de notre défense aérienne, quatre personnes ont été tuées et 16 blessées », a déclaré mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Telegram à propos des frappes russes.
L’Ukraine affirme avoir abattu 60 drones suicides Shahed et 5 missiles de différents types sur les 91 engins tirés par l’armée russe. « Les crimes contre l’humanité ne peuvent être commis en toute impunité », a ajouté le président ukrainien, accusant Moscou de viser « des civils et des infrastructures ».