C’est un pari fou que se lance le personnage incarné par Jean-Paul Rouve dans La Vallée des Fous de Xavier Beauvois, découvert à Angoulême au Festival du Film Francophone. Ce restaurateur à bout de souffle décide de participer au Vendée Globe dans un bateau qui reste au fond de son jardin.
C’est de manière virtuelle que ce père d’adolescent incarné par Madeleine Beauvois vivra la course comme s’il naviguait réellement sur les vagues. «J’ai été inspiré par le jeu Régate virtuelle et j’ai brodé autour pour que le héros vive un voyage encore qui lui permettra de reconstruire sa famille et de se retrouver », explique Xavier Beauvois. Pierre Richard en papa bourru et Joseph Olivennes en fils insoumis complètent le casting.
L’essence même du cinéma
« Cette histoire paraît folle sur le papier, explique Jean-Paul Rouve. Xavier l’a rendu réel d’une manière si naturelle que j’ai presque cru prendre le large. » La complicité de marins vedettes comme Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux, qui font des apparitions, a contribué à entretenir l’illusion. « Au fond, ce qui vit dans le héros C’est l’essence même du cinéma où l’on fait du vrai avec du faux. Faire un film, c’est un peu l’aventure qu’il vit sur son bateau », insiste Xavier Beauvois, celui qu’on aurait pu croire fini, reprend des forces face aux épreuves. il a créé pour L’isolement lui permet de réfléchir sur son passé et son avenir selon un savant scénario co-écrit avec Marie-Julie Maille.
Décor inconfortable
« L’intérieur du voilier était très exigu », se souvient Jean-Paul Rouve. « C’est là qu’on a tourné, donc je me sentais à l’étroit comme dans un cocon, ce qui m’a aidé à me projeter dans mon rôle. » Le spectateur est enfermé avec lui tandis que Xavier Beauvois profite de son décor pour donner une impression de claustrophobie. « C’était intéressant de rester confiné dans ce petit espace pendant qu’on imagine la mer infinie autour de lui », insiste le réalisateur.
Le confort est très basique dans le bateau du navigateur, ce qui n’a pas facilité le travail de Xavier Beauvois avec son appareil photo. « Cela ressemblait vraiment à ce que j’ai vu depuis le voilier d’un vrai participant », plaisante Jean-Paul Rouve. Ajoutez Xavier et la caméra et vous aurez une idée de ce que j’ai vécu. Cela dit, je ne me plains pas : le rôle est passionnant et l’ambiance est familiale. » Ce dernier élément se ressent vraiment tout au long de la projection. « Le Vendée Globe est une métaphore pour parler d’un homme qui fait le point sur son la vie », souligne Xavier Beauvois. Nous nous laissons embarquer à ses côtés comme si nous faisions partie de la traversée.
Un beau voyage intérieur
«On se demandait vraiment si le public allait y croire ou s’il allait rester à quai», reconnaît Jean-Paul Rouve. Les réactions enthousiastes des festivaliers d’Angoulême l’ont rassuré sur ce point. C’est avec confiance et curiosité que nous embarquons sur notre voilier pour participer à notre voyage intérieur La Vallée des Fous.