comment Jannik Sinner a donné envie à l’Italie de rejouer au tennis
Le numéro 2 mondial fait frissonner tous les fans de tennis italiens. Et ça fait encore mieux : dans les clubs, on parle d’un « effet Sinner » sur les licences. Reportage du Parioli Tennis Club de Rome.
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Richard Gasquet connaîtra-t-il une nouvelle épreuve à Roland-Garros ? Face à lui, un joueur qui suscite beaucoup d’attentes : Jannik Sinner. Le discret n°2 mondial, vainqueur de l’Open d’Australie en janvier, s’est-il vraiment remis de la blessure à la hanche qui l’immobilise depuis le début du mois ? Reste que le joueur de 22 ans a su relancer le tennis italien. Mieux : sa popularité a relancé la pratique de ce sport de l’autre côté des Alpes.
Dans l’une des meilleures écoles de tennis de Rome, Altea quitte un instant l’entraînement pour parler de Jannik Sinner. La jeune fille l’assure : c’est le jeu offensif, assez inhabituel en Italie, qu’elle aime beaucoup. « Très souvent, il sert, en coup droit. Et avec ce coup, il conclut facilement le propos !« , note-t-elle. Mais c’est la mentalité de la joueuse, venue du nord du pays, à la frontière autrichienne, qu’elle aime encore plus.
Même chose pour son partenaire d’entraînement, Galatée : «Je l’ai vu à l’entraînement et dans les tournois. Il met la même intensité dans les entraînements que dans les matches, ce qui est très difficile. Pour moi, c’est une grande force !« , précise celui qui est toujours 500e mondial chez les moins de 18 ans.
Même s’il n’a rien de l’image que l’on se fait de l’Italien, Jannik Sinner, avec ses cheveux roux, son accent un peu rude, reste toujours souriant et courtois. Un excellent exemple sur lequel Roberto peut s’appuyer Meneschincherile responsable de la formation des jeunes du Tennis Club Parioli.
« On dit aux jeunes que la seule façon de progresser, c’est de travailler. Et dans ses interviews, Sinner insiste aussi sur ce point : boulot, boulot, boulot !
Roberto Meneschincherisur franceinfo
En septembre 2022, la fédération italienne de tennis revendiquait 550 000 adhérents. Ils sont désormais 900 000. Un véritable « effet pécheur » s’est manifesté chez les jeunes Romains, comme le constate le manager du club : «Le nombre d’écoles a incroyablement augmenté, d’environ 20 à 30 % !« , souligne Claudio Panatta, ancien numéro 40 mondial. Il n’est autre que le frère d’Adriano Panatta, le dernier Italien à avoir remporté Roland-Garros chez les garçons. C’était en 1976. Une autre époque, mais Adriano et Jannik en ont au moins un. point commun, selon lui : « Ces gars sont spéciaux. Ils savent gérer la pression et le succès comme des champions. Ce ne sont pas des gens normaux« , il sourit.
Des succès majeurs sur le circuit international du tennis, oui, mais un numéro 2 mondial, l’Italie n’en avait jamais eu jusqu’à présent. De quoi inspirer Altea, à 13 ans : elle rêve d’aller encore plus haut, de devenir numéro 1. »Et pourquoi pas ? Avant mes 18 ans. On peut rêver !« , elle rit.