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Comment fonctionne le mécanisme européen de protection civile utilisé par le Portugal

Les flammes continuaient de se propager sur deux fronts sur l’île de Madère jeudi, avec 4.937 hectares déjà partis en fumée.

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Un hélicoptère de la protection civile lutte contre un incendie de forêt dans la montagne Pico do Arieiro, le 21 août 2024, sur l'île portugaise de Madère. (HELDER SANTOS / AFP)

Un appel à l’aide. Le Portugal a demandé mercredi 21 août à ses partenaires européens des moyens supplémentaires pour lutter contre l’incendie qui ravage le pays. L’île de Madère depuis le 14 août. Mercredi à la mi-journée, 4.937 hectares étaient partis en fumée, selon l’observatoire européen Copernicus, tandis que les flammes continuaient de se propager jeudi sur deux fronts de l’archipel.

La Commission européenne a confirmé le 22 janvier l’activation du mécanisme européen de protection civile. « Nous coordonnons le déploiement de deux avions depuis l’Espagne vers Madère pour aider les autorités locales à lutter contre les incendies »elle a écrit jeudi. Ce système de solidarité entre les Vingt-Sept avait déjà été activé le 12 août par la Grèce, ravagée par les flammes. En quoi consiste-t-il ? Comment peut-il être déclenché ? Franceinfo vous explique comment il fonctionne.

Activation de l’Etat face à une catastrophe

Créé en 2001, ce système vise à « Renforcer la coopération en matière de protection civile » entre les pays en cas de catastrophe naturelle ou d’origine humaine, explique la Commission européenne sur son site Internet. Les 27 États membres de l’UE y participent, ainsi que 10 autres États : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Islande, la Moldavie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Norvège, la Serbie, la Turquie et l’Ukraine.

Lorsqu’un pays ne dispose pas de ressources suffisantes pour faire face à une situation d’urgence (incendie, tremblement de terre, inondation, etc.), il peut demander de l’aide à ses partenaires européens via ce système. « Le mécanisme n’est pas activé par la Commission européenne, ce sont les autorités du pays concerné qui décident de le faire ou non »l’institution insiste auprès de franceinfo.

L’appel est ensuite transmis aux pays membres du mécanisme, qui choisissent d’y répondre favorablement ou non. « C’est à eux de voir s’ils ont la capacité de les aider »explique la Commission européenne.

Déploiement de l’aide géré par Bruxelles

Une fois le feu vert obtenu, c’est le Centre européen de réaction d’urgence (ERCC) qui prend le relais, en lien avec les autorités nationales de protection civile. « organise la mutualisation des moyens (matériels, experts, équipes de terrain, modules d’intervention, etc.) proposés par les États membres »mettent en avant les pompiers français sur leur site internet.

L’aide apportée doit correspondre exactement à la situation du pays touché, ce qui « envoie une liste très précise de ses besoinsaffirme l’exécutif européen. La Grèce, par exemple, a demandé deux avions et deux hélicoptères pour faire face aux incendies du mois d’août.

Financement par la Commission européenne

Une enveloppe de 3,3 milliards d’euros est accordée au mécanisme de protection civile de l’UE pour la période 2021-2027, selon le Sénat. Elle couvre notamment les coûts liés aux opérations d’assistance, car la Commission européenne « contribue au moins à 75 % aux coûts de transport et/ou aux coûts opérationnels des missions de déploiement »elle assure.

Les États bénéficient également des images satellites de Copernicus. L’observatoire « fournit des informations géospatiales précises et actualisées, utiles pour délimiter les zones touchées et planifier les opérations de secours en cas de catastrophe »ajoute l’exécutif européen.

Enfin, l’Agence européenne pour la sécurité maritime pourrait également être sollicitée « dans le contexte des situations d’urgence liées à la pollution marine »comme « Nettoyer le pétrole en mer »explique la Commission européenne.

Un système complété par une flotte européenne

Face à l’augmentation des catastrophes naturelles provoquées par le réchauffement climatique, les États ne sont pas toujours en mesure d’envoyer des renforts à leurs voisins. « S’il y a beaucoup d’incendies de forêt qui touchent soudainement un grand nombre d’États membres, il est évidemment difficile d’apporter son aide lorsque votre pays est déjà touché », la Commission européenne souligne à franceinfo.

Pour répondre à cette problématique, le projet « RescEU » est né en 2019. « Il s’agit de ressources européennes, financées par la Commission, à disposition des États lorsqu’il y a des crises multiples et simultanées »l’exécutif européen dit. En prévision des incendies de l’été 2024, l’UE assure qu’elle a « a renforcé les capacités de RescEU et de la réserve européenne de protection civile, qui comprend désormais 28 avions et quatre hélicoptères répartis dans dix États membres »ainsi que « plus de 560 pompiers de douze pays. »

Un dispositif qui peut être activé par n’importe quel pays du monde

N’importe quel pays du monde, ainsi que l’ONU et ses agences, peuvent activer le mécanisme de protection civile de l’UE. Depuis sa création, le système « a répondu à plus de 700 demandes d’assistance, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE »précise la Commission européenne, dont 260 fois entre 2020 et 2022 pendant la pandémie de Covid-19.

« Beaucoup des pays qui demandent de l’aide ne sont pas membres de l’UE.souligne l’exécutif européen, citant comme exemple le Chili, victime de violents incendies de forêt début 2023. Bien que les réserves de RescEU soient principalement destinées aux États membres de l’UE, elles peuvent également être utilisées à l’extérieur dans certains cas.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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