Le 25 septembre prochain marquera la 17ème journée du Refus de l’échec scolaire, organisée par l’association AFEV. Une occasion de faire le point sur la problématique du décrochage scolaire.
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En France, environ 100 000 jeunes quittent chaque année le système éducatif sans diplôme ni qualification, soit près de 8% des jeunes de 18 à 24 ans, un chiffre toujours préoccupant, malgré une amélioration ces dernières années. La 17e journée du Refus de l’échec scolaire, le 25 septembre prochain, sera l’occasion de revenir sur les difficultés qui peuvent conduire un élève à l’échec scolaire.
L’échec se caractérise par le fait de quitter le système scolaire sans qualification, mais ce n’est pas seulement l’échec scolaire qui doit être abordé ; les difficultés scolaires, qui peuvent conduire à l’échec, constituent aussi un sujet à part entière. PISA, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, mesure les compétences en lecture, en sciences et en mathématiques des élèves de 15 ans dans 85 pays. Les derniers chiffres sont inquiétants, notamment pour la France, avec une baisse des résultats sans précédent, une baisse également constatée dans la plupart des pays interrogés.
Les difficultés scolaires peuvent avoir diverses origines. Des troubles cognitifs, comme des troubles spécifiques des apprentissages ou des troubles du développement neurologique, peuvent compliquer la réussite scolaire. De plus, l’environnement familial joue un rôle fondamental : les enfants qui bénéficient du soutien de leurs parents ont souvent de meilleures chances de réussite.
Pourtant, l’une des causes majeures du décrochage scolaire reste l’origine sociale. Les inégalités scolaires sont flagrantes en France. Selon l’Observatoire des inégalités, en mathématiques par exemple, 91 % des jeunes issus de milieux favorisés parviennent à une maîtrise satisfaisante ou très bonne, contre seulement 50 % des jeunes issus de milieux défavorisés.
L’abandon scolaire peut être une expérience profondément douloureuse pour les élèves concernés. L’écrivain Daniel Pennac, dans son livre Le chagrin de l’écoledécrit avec émotion ses propres difficultés à l’école. Cet auteur, aujourd’hui traduit en plus de 30 langues, raconte comment il fut longtemps un « très mauvais élève ». Il se souvient de l’angoisse qui le suivait chaque soir en rentrant chez lui, et des rencontres décisives qui l’ont aidé à surmonter ces épreuves.
« Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. »
Daniel Pennacauteur de « La tristesse de l’école »
Au-delà du soutien scolaire traditionnel, il est essentiel de valoriser les qualités des élèves en difficulté. Il est important de rappeler que les notes ne reflètent pas l’intelligence ou les qualités personnelles d’un enfant, ni ne prédisent son avenir.
Émilie Hanrot, institutrice de maternelle et auteure du livre J’aime l’écoleL’auteure illustre ce point par une anecdote touchante. Elle raconte avoir écrit ce commentaire encourageant sur le bulletin d’un élève en difficulté : : »Céline est un rayon de soleil pour la classe, continuez comme ça, votre sourire illumine notre CP. » Des années plus tard, cette étudiante a remercié son professeur en lui disant que cette simple phrase avait renforcé sa confiance en elle.
La technologie peut également jouer un rôle important pour les élèves qui abandonnent leurs études. Par exemple, Écoles de la 2e chancequi accueille chaque année plus de 15 000 jeunes en risque de décrochage scolaire, utilise un «jeu sérieux’ (jeu vidéo éducatif), pour aider ces élèves à définir leur parcours et à comprendre les compétences nécessaires à leur avenir. Plus largement, le numérique, lorsqu’il est bien encadré, peut apporter un soutien précieux aux élèves en difficulté.
Mais n’oublions pas non plus l’importance des livres. De nombreuses études démontrent que la lecture, dès le plus jeune âge, peut prévenir efficacement le décrochage scolaire.
En résumé, il est essentiel de continuer à croire en chaque enfant, en ses capacités et en son potentiel. Un sourire, un mot d’encouragement ou un geste gentil peuvent être d’une valeur inestimable.
Grb2