comment certains candidats comptent sur le réseau social TikTok pour remporter le vote des jeunes
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comment certains candidats comptent sur le réseau social TikTok pour remporter le vote des jeunes

Selon une enquête Ipsos, le Rassemblement national et La France insoumise, très active sur TikTok, sont les deux partis qui ont le plus attiré le vote des 18-24 ans lors des élections européennes.

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Jordan Bardella est l'une des personnalités politiques les plus populaires sur TikTok (1,6 million d'abonnés), aux côtés d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon.  (SIMON CARDONA / RADIO FRANCE)

« OK vidéo faite complètement déchirée, la gauche vient de signer la construction d’un accord. » C’est à travers ce type de contenu vidéo, en 20 secondes, que Louis Boyard explique sur TikTok les coulisses de la création d’un Front populaire au sein de la gauche, en vue des élections législatives anticipées. Le député du Val-de-Marne a dépassé le million d’abonnés il y a quelques jours et il a d’ailleurs réalisé une vidéo pour remercier ses abonnés, à la manière d’un influenceur. Car l’élu sait à quel point l’application est utile pour attirer un jeune public et le convaincre de voter.

Qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron (4,5 millions d’abonnés), de Jean-Luc Mélenchon (2,4 millions d’abonnés) ou de Jordan Bardella (1,6 million d’abonnés), les personnalités politiques utilisent les mêmes codes pour s’adresser aux 18-24 ans : des vidéos soi-disant tournées à l’improviste, devant la caméra, dans une chambre d’hôtel par exemple, dans l’urgence. Chacun se filme dans un coin, seul, de manière décontractée.

Donc on a l’impression que c’est improvisé et que ça vient d’eux, sans plan de communication. Et il fonctionne. Ce qui génère également beaucoup de vues, ce ne sont pas les clips télévisés soigneusement choisis et coupés pour mettre en valeur leurs arguments politiques, mais plutôt les coulisses, souvent sans aucun contexte. Juste des moments de vie, d’échanges avec les électeurs, ou de réponse aux commentaires postés sous les vidéos.

Exemple dans la vidéo ci-dessus, Gabriel Attal chante Saint-Jacques par Hugues Aufray, lors d’un voyage consacré au monde agricole dans la Manche, en avril dernier. Mais pour le savoir, il faut faire quelques recherches sur internet. Car il n’y a aucune explication sur son compte TikTok pour comprendre où cette vidéo a été tournée, ni pourquoi le Premier ministre interprète cette chanson et a décidé de la publier sur son compte, lors de quel voyage politique… La vidéo qui cumule trois millions de vues n’a pas description.

L’autre formule qui marche en vidéo sur le réseau social sont les « edits », des montages vidéo qui mélangent une déclaration et une succession de photos ou vidéos d’une personnalité politique à une musique tendance propre à chaque plateforme. Ces montages sont souvent réalisés par les internautes puis repris par les partis et les politiques eux-mêmes.

L’un de ces montages consacré à un élu français s’est même retrouvé sur écran géant à New York. C’est une communauté de « fans » de Sébastien Delogu, et donc de la France Insoumise, qui a diffusé un montage vidéo du député (LFI) des Bouches-du-Rhône à Times Square.

D’ailleurs, cet usage massif de TikTok est une stratégie venue des États-Unis et semble avoir profité à l’extrême droite qui, en usant d’humour et de mèmes, a considérablement diabolisé son image. En mars dernier, le site Politico (article en anglais) analysait l’audience des groupes politiques européens sur TikTok. Le groupe d‘extrème droite Identité et démocratie (ID) est la plus active, qui a le plus d’audience, et qui a récolté le plus grand nombre de likes par rapport au nombre de vidéos postées.

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