Comment BYD va contourner discrètement les droits de douane sur les voitures fabriquées en Chine
Si BYD est le constructeur chinois le moins taxé par les nouveaux droits de douane supplémentaires décidés par l’Europe – 17,4 % contre 37,6 % pour SAIC, propriétaire de MG –, sa volonté n’en est pas moins de poursuivre son ascension sur le Vieux Continent. Et quoi de mieux, alors, que de se rapprocher au plus près du marché que l’on vise ?
C’est ainsi que le premier fabricant mondial de véhicules électriques, et également numéro un mondial sur le marché des batteries électriques, a cherché à s’imposer sur le marché européen. Ce sera bientôt une affaire conclue, suite à l’accord signé ce lundi 8 juillet 2024 avec la Turquie, confirmant l’ouverture d’une usine sur son territoire.
Pas moins de 5 000 emplois directs
L’accord a été signé en grande pompe au palais de Dolmabahce à Istanbul par le ministre turc de l’Industrie et de la Technologie, et en présence du président turc Recep Tayyip Erdoğan. La cérémonie a même été retransmise par les médias turcs. Il faut dire que l’investissement prévu est colossal : plus d’un milliard de dollars, pour une usine qui devrait créer pas moins de 5 000 emplois directs.
Selon le consultant indépendant Levent Taylan, cité par l’AFP, BYD vise à la fois le marché local, entre 20 000 et 25 000 véhicules par an, et l’Europe, entre 50 000 et 75 000 voitures. Pour l’heure, on ne sait pas exactement où sera implantée la nouvelle usine, sauf que cela se déroulera sur un terrain aimablement offert à BYD, et qui devait à l’origine abriter une usine Volkswagen, dans la province de Mina, près de la ville côtière d’Izmir.
Une autre usine BYD en Europe
Avec une capacité de production de 150 000 véhicules par an, cette nouvelle usine turque BYD constitue une excellente porte d’entrée vers le marché européen. En effet, l’union douanière conclue par le pays avec l’UE fin 1995 a ouvert le marché européen aux voitures produites en Turquie. BYD pourra donc distribuer ses véhicules sur le Vieux Continent comme bon lui semble, et sans être frappé par les droits de douane récemment mis en place à l’encontre des voitures électriques produites en Chine.
Il faut rappeler que la Turquie accueille déjà de nombreux constructeurs sur son territoire, avec des usines pour Ford, Fiat, Toyota et Renault. Par ailleurs, BYD a déjà ouvert les portes de l’Europe avec la construction, actuellement en cours, d’une autre usine en Hongrie, de même capacité que celui turc, et qui devrait ouvrir avant 2026.