Comment Benjamin Netanyahu sape toutes les instances du droit international
Interdire tout contact entre les autorités israéliennes et l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). C’est le sujet de deux projets de loi que le parti d’extrême droite Israël Beytenou a fait adopter par la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset.
Depuis 1949, l’agence onusienne fournit des services de base (éducation, logement, accès à la santé) aux réfugiés palestiniens, y compris dans les territoires occupés par Israël. Le texte n’a pas encore été définitivement adopté. Le 22 juillet, le Parlement israélien a qualifié l’UNRWA d’« organisation terroriste ».
Accusations sans preuves
L’UNRWA est depuis longtemps dans le collimateur de Tel-Aviv. En janvier, le gouvernement israélien a accusé l’agence de compter parmi ses employés des personnes impliquées dans les attentats du 7 octobre. Une enquête menée par Catherine Colonna, l’ancienne chef de la diplomatie française mandatée par les Nations Unies, a conclu qu’il n’existait aucune preuve pour étayer ces accusations.
Depuis, les pays qui avaient suspendu leur financement à l’agence humanitaire, suite à ces allégations, l’ont rétablie, à l’exception des États-Unis, principal bailleur de fonds (voir ci-contre).
Lors de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, son secrétaire général Antonio Guterres a dû rappeler Israël à l’ordre, remettant en cause la « des campagnes qui discréditent le travail humanitaire » de cette agence. Lui aussi est régulièrement accusé par Tel-Aviv.
Benjamin Netanyahu refuse de rencontrer Antonio Guterres
Contrairement à la tradition, Benjamin Netanyahu a refusé de le rencontrer en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Et Israel Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères, est allé jusqu’à déclarer Antonio Guterres « persona non grata » dans son pays.
« Quiconque ne peut condamner sans équivoque l’attaque odieuse de l’Iran contre Israël ne mérite pas de mettre les pieds sur le sol israélien. Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les meurtriers ! » a-t-il justifié, en omettant la condamnation par Antonio Guterres de «l’élargissement du conflit au Moyen-Orient».
L’UNRWA et l’ONU ne sont pas les seules sur le banc des accusés. Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, qui a demandé l’émission d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a été accusé par lui d’avoir été renvoyé. « parmi les plus grands antisémites des temps modernes ».
La juridiction internationale elle-même est visée : «C’est exactement à cela que ressemble le nouvel antisémitisme, il s’est déplacé des campus occidentaux vers le tribunal de La Haye. »
Pour Tel-Aviv, la poursuite de la politique d’occupation et de colonisation des territoires palestiniens implique la délégitimation du droit international et des organismes chargés de le faire respecter. Plus de 50 résolutions de l’ONU ont été piétinées par Israël depuis leur création par une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1948.
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