Depuis plus de 10 ans, Arte est devenu un éditeur de jeux vidéo de plus en plus important dans l’industrie avec un talent pour dénicher de petites pépites artistiques et créatives. Au point d’attirer désormais vers lui les studios.
Ce n’est pas forcément l’acteur qu’on s’attend le plus à croiser dans les allées de la Paris Games Week. Pourtant, Arte est partenaire du salon depuis de nombreuses années, présent pour présenter des jeux vidéo étudiants dès ses débuts portés par sa division Numérique et désormais des jeux indépendants aux qualités plus que reconnues.
Sur l’édition 2024, les visiteurs pourront découvrir l’univers poétique et graphiquement éblouissant 30 oiseaux (Studio Ram Ram Games – disponible le 28 novembre), utilisez leur cerveau pour retrouver un ami perdu dans l’appartement vide de À la recherche de Fael (Studio Swing Swing Submarine) ou suivez les aventures de la jeune Nena et de son ami zombie Gloomy dans l’adaptation vidéoludique de l’obscurité Yeux sombres (Atelier de pêche aux cactus).
Voilà quelques-unes des dernières pépites dénichées par Arte qui arriveront dans les prochains mois, avec également Les Merliesune petite perle d’ingéniosité et d’humour. Depuis plus de 10 ans, la chaîne franco-allemande met les pieds dans le jeu vidéo avec le même leitmotiv qui la pousse à trouver des projets répondant aux envies d’originalité et de créativité.
« Il fallait rajeunir un peu les choses », reconnaît aussi Lili Blumers, rédactrice de commandes interactives chez Arte. « Et pas seulement pour la télévision. Nous avons dû explorer d’autres formats.
Plus de 200 projets reçus chaque année et studios demandeurs
Chaque année, plus de 200 projets arrivent dans les bureaux du département et sont étudiés par un comité éditorial, « la même équipe depuis le début ! », précise Arte, dont le tout premier jeu fut Type Rider en 2013.
« Il n’y a pas que l’équipe éditoriale, il y a aussi les responsables de programmes », explique Lili Blumers. « On s’est donné pour règle de tous être d’accord, de s’écouter et de s’unir. C’est aussi un principe, comme ça, on soutient des projets ensemble et ça nous donne beaucoup d’énergie après pour les défendre. C’est plus simple. »
Au fil du temps, Arte est devenue un véritable acteur du secteur. Il coproduit et édite de plus en plus de titres, pour PC, consoles et même des titres de réalité virtuelle. « Cela a mis un peu de temps, mais nous sommes désormais parfaitement identifiés et nous recevons de beaux projets », explique Leili Mir Khosravi, chef de projet numérique chez Arte. La popularité du service de production numérique Arte, notamment pour les jeux vidéo, ne cesse de croître et dépasse désormais les frontières françaises. Arte promeut ainsi un grand nombre de jeux belges comme 30 Birds ou encore des jeux suédois avec l’arrivée prochaine de Les Merlies à son catalogue.
Être désormais considéré par les développeurs comme un éditeur potentiel pour leur jeu est une forme de reconnaissance que l’équipe apprécie. «Maintenant, nous sommes partout», s’amuse Leili Mir Khosravi. « Avant, nous prenions contact pour nous faire connaître sur des salons, des festivals, à travers des projets d’entraide, pour dire que nous existions. Maintenant, nous sommes en demande.
« On commence à devoir être très, très sélectifs », ajoute Lili Blumers. « Faire des choix est parfois très douloureux car il y a des projets qu’on aime et qui sont vraiment géniaux. Mais nous voulons tout bien gérer.
« Avoir des jeux originaux dans notre veine »
Plus qu’une aide financière, Arte propose un accompagnement dès le début du projet et une présence tout au long du processus. « Ils arrivent avec un prototype au départ, au mieux un premier prototype jouable ou même une simple intention. Et ça nous parle», affirme Leili Mir Khosravi. « On sent le potentiel et on se lance avec eux, pour les défendre et les accompagner dans leur développement. »
Et depuis plus de 10 ans, l’équipe est heureuse d’avoir toujours eu le soutien de la présidence et de la direction d’Arte pour son projet de jeu vidéo. « Nous avons un dialogue permanent avec la création, avec les studios français. Nous faisons des films d’art et d’essai, des séries d’art et d’essai. Il fallait faire des jeux originaux, dans notre veine », résume Leili Mir Khosravi. Et aussi d’avoir envie d’embrasser le jeu dans son ampleur la plus large pour satisfaire tous les joueurs.
« Nous avons un réel défi de rendre nos jeux accessibles, au sens large de l’accessibilité, pour que tout le monde puisse y jouer, le grand public comme les personnes handicapées », ajoute-t-elle. « C’est aussi un argument dans notre recherche de projets et de ceux qui arriveront. Il y a actuellement un véritable enjeu là-dessus pour l’industrie. Comme dans toute l’industrie, un véritable joueur de jeu vidéo en somme.