Le professeur Benoit Chassaing, chercheur en microbiologie et directeur de recherche chez INSERM, nous donne les clés d’un microbiote sain.
Nous parlons beaucoup du « microbiote intestinal » mais sans toujours savoir ce que c’est dans le corps. Le microbiote désigne en fait ce qui a été appelé avant la « flore intestinale ». Il est composé de tout ce que nous ne voyons pas avec l’œil nu dans nos intestins: bactéries, virus, petits champignons … On estime qu’il y a environ 100 000 milliards de micro-organismes dans nos intestins. « C’est énorme. Ce sont des centaines d’espèces différentes qui cohabit »Explique le professeur Benoit Chassaing, chercheur en microbiologie et directeur de recherche chez INSERM. « À partir du moment où nous sommes en contact avec l’environnement extérieur, il y a un microbiote. Il y a un microbiote de la peau, des cheveux, des poumons ou même du vagin »Il spécifie.
Pendant longtemps, ces bactéries seraient liées aux infections, aux maladies et à un danger pour la santé, « Mais la recherche a montré que c’était beaucoup plus complexe que cela. » Le microbiote intestinal est en fait très important pour nous protéger contre certaines maladies inflammatoires chroniques de l’intestin telles que la colite, la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique ou même les maladies métaboliques telles que l’obésité et le diabète. « Vous devez donc vous en occuper et veiller à ne pas l’attaquer. »
Ce sont nos habitudes alimentaires qui joueront directement sur notre microbiote intestinal. Pour le professeur Chassaing, il passe d’abord par la diversité de nos assiettes. « Nous savons qu’il y a plusieurs centaines de bactéries qui coexisteront dans notre intestin, manger diversifié nous permettra de nourrir tous les types de bactéries. » Il insiste spécifiquement sur la consommation de fibres. « Ce sont des composés que nous ne sommes pas en mesure de nous digérer. Les bactéries de notre microbiote se nourriront de fibres pour créer des molécules bonnes pour notre santé. » PR Chassaing recommande de manger 40 grammes de fibres par jour. Ils se trouvent principalement dans les fruits, les graines d’huile (noix, graines …), l’avoine et les légumineuses. Manger des yaourts peut également être bon pour le microbiote car ils contiennent des probiotiques: « Il existe de grandes données de données sur la santé épidémiologiques, mais les mécanismes exacts restent flous « informer notre interlocuteur.
« Tout ce qui est emballé dans le supermarché … »
Les probiotiques peuvent également être bénéfiques dans le microbiote mais « Les impacts sont très dépendants du microbiote. Qu’il existe une bactérie magique capable de travailler pour tout le monde est utopique. Mais une souche particulière chez certains patients peut-elle conduire à des effets sur la santé ciblés, oui, probablement ». De plus, en participant à des études épidémiologiques, le professeur Chassaing et son équipe ont découvert un lien entre un mauvais microbiote et la consommation d’additifs alimentaires. Agents en particulier émulsifiant. « Nous pensions qu’ils étaient inoffensifs, mais comme nous étudions le microbiote en relation avec ces additifs, nous réalisons que ce sont des molécules capables de modifier négativement notre microbiote et de conduisant à la déréglementation de ce dernier. » Ils doivent donc être évités autant que possible.
Les additifs émulsifiants sont omniprésents dans le régime transformé et ultra-transformé. Ils sont utilisés par les fabricants pour conserver une certaine texture et améliorer la durée de conservation. « Tout ce qui est emballé dans le supermarché et qui a une longue durée de conservation contiendra des agents émulsifiants »avertit le spécialiste. On les trouve par exemple dans la composition des glaces, des barres de chocolat, du lait en poudre, de certains laits de plante tels que des amandes et du lait de soja, ou certaines crèmes éclaircies en matières grasses.
Comme vous pouvez le voir, manger tout et éviter les aliments transformés, notamment prendre le réflexe à cuisiner, est le meilleur moyen de garder un microbiote intestinal sain. Enfin, l’activité physique peut avoir un impact sur la qualité du microbiote. L’inverse est également vrai, certains microbiote peuvent promouvoir les compétences sportives. « Nous devons prendre conscience de la chance que nous devons avoir cet écosystème et en prendre soin quotidiennement » conclut le professeur Chassaing.