Comment adapter son habitat face au changement climatique ?

Les inondations et les infiltrations d’eau vont augmenter avec le changement climatique. Il faut donc s’y préparer. Voici quelques conseils.

« Le risque d’inondation est au cœur du problème », explique Emmanuel Cosgrove, directeur général d’Écohabitation, un organisme à but non lucratif qui favorise l’habitat durable. « La première mesure à prendre est d’installer un dispositif anti-refoulement et de s’assurer qu’il fonctionne correctement. »

Cette valve doit être située dans une fosse suffisamment grande pour pouvoir la nettoyer facilement chaque année. Si vous avez un garage, celui-ci doit également avoir sa valve. Pour en installer une, il faut souvent casser la dalle de béton de la cave et l’installer dans un endroit facilement accessible. On parle d’un budget d’environ 3000 $. Vous ferez ainsi de modestes économies sur les assurances.

Il existe plusieurs modèles de clapet. Optez pour un modèle performant avec détecteur de refoulement d’égout. Certains sont gonflables, d’autres sont dotés d’un clapet flottant et d’une charnière en bas.

Portes étanches

De nombreuses propriétés possèdent un garage en pente (il y en a 80 000 dans la région de Montréal). En cas de pluies extrêmes, l’eau inonde rapidement le sous-sol par le garage. « Vous pouvez installer une porte de garage étanche, explique M. Cosgrove. Cette technologie retient l’eau dans la pente pendant quelques heures jusqu’à ce qu’elle s’écoule. C’est très efficace. »

L’installation d’une telle porte coûte un peu plus de 20 000 $. Mais vous éviterez facilement des rénovations post-sinistre coûtant des dizaines de milliers de dollars, surtout si votre sous-sol n’est plus assurable. Et Montréal offre une subvention de 9 380 $ pour ces travaux depuis septembre 2024.

M. Cosgrove ajoute que de nombreux sous-sols ou appartements en rez-de-jardin ont des entrées (portes, portes-fenêtres) au sous-sol. L’installation de portes étanches pour quelques milliers de dollars permettra d’éviter des travaux de construction très coûteux. Certains propriétaires peuvent également sceller une porte de garage qui sert de rangement ou d’habitation en ajoutant une petite fenêtre étanche au sommet du nouveau mur.

Contre-pentes

Certains terrains présentent des pentes naturelles vers la maison. Il faut les remplacer par un bassin rempli de pierres concassées sèches avec une pente qui éloigne l’eau des fondations, quitte à construire un bassin de captage au fond de la cour. Ces aménagements peuvent être recouverts de gazon.

De tels travaux coûtent entre 10 000 $ et 15 000 $, mais permettent d’éviter l’inondation du sous-sol en cas de crue des eaux.

Matériels

« Il faut absolument éviter les produits à base de fibres collées à haute densité avec une finition en bois laminé, qui gonfle avec l’humidité, ainsi que les plinthes en plâtre et en MDF. Ce sont les matériaux qui sont toujours retirés après les inondations », explique Cosgrove.

Utilisez des matériaux en bois dur pour construire les murs et les planchers du sous-sol. Pour les murs, utilisez des panneaux en fibrociment, des lambris en bois, des plinthes en bois, du contreplaqué fini ou des panneaux préfabriqués.

Pour les sols, installez des carreaux de marmoléumliège ou surtout céramique. Si la dalle de ciment est à refaire, optez pour un béton lissé ou poli, voire teinté, avec plancher chauffant intégré. La dalle doit être coulée sur une feuille d’isolant en polystyrène et un pare-vapeur.

Enfin, il est important de veiller à ce que vos portes et fenêtres soient correctement calfeutrées. Quelques dollars de calfeutrage peuvent vous faire économiser des milliers de dollars en travaux de restauration après sinistre.