INFOGRAPHIE – Le RN dispose désormais de l’électorat le plus proche de l’ensemble de la population française. Géographiquement aussi, grâce à une progression hors de ses points forts initiaux.
Mathieu Gallard est directeur de recherche chez Ipsos France.
Dès son apparition sur la scène politique lors des élections européennes de 1984, les spécialistes du vote ont mis en avant les spécificités de l’électorat du Front National : ancré dans des catégories populaires, marqué par un fort tropisme masculin et territorialement fondé sur des bastions bien définis. L’élection européenne du 9 juin montre que l’électorat du Rassemblement national, tout en s’élargissant, a également vu certaines de ses caractéristiques sociales et géographiques diluées.
La fin de « l’écart entre les sexes »
Dès 1984, le Front National est marqué par un vote basé sur les hommes : Nonna Mayer y voit la conséquence de l’articulation de dimensions sociologiques comme l’influence du catholicisme parmi les femmes, du mouvement d’émancipation féminine qui aurait conduit à un rejet du un certain conservatisme social et un rejet d’une forme de violence politique incarnée par Jean-Marie Le Pen. Ainsi, lors des élections européennes de 1984, 14% des hommes…
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