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à Gaza, la visite humanitaire inattendue du cardinal Pierbattista Pizzaballa

Les visages souriants de la photo collective prise jeudi 16 mai sur les marches de l’église de la Sainte-Famille attestent du symbole que représente la visite, inédite dans ce contexte de guerre et de restriction drastique de l’accès à la bande de Gaza, du cardinal Pierbattista. Pizzaballa. Autosuffisante dans une enclave soumise aux bombardements et à la famine depuis sept mois, la petite communauté chrétienne de Gaza a accueilli avec enthousiasme l’arrivée de son patriarche. « Il a visité toutes les chambres et a pris le temps de parler avec les familles »raconte Diana, une jeune paroissienne de 24 ans, contactée par WhatsApp.

Le Patriarcat latin de Jérusalem négociait depuis des mois l’accès à Gaza avec les autorités israéliennes. Cette visite de soutien est la première que l’armée israélienne autorise pour un chef religieux.  » C’était l’heure, » a commenté le cardinal dans une vidéo préenregistrée à Jérusalem. Le but de ma visite est avant tout d’être avec notre communauté, de les embrasser, de les épauler, de les soutenir et de voir ce que nous pouvons faire pour améliorer leurs conditions et les aider de toutes les manières possibles. »

« Je les connais tous. Je veux retourner à Gaza… »

Le patriarche était accompagné du Père Gabriel Romanelli, curé de la paroisse latine de la Sainte Famille. Bloqué à Jérusalem depuis le 7 octobre, et orphelin de sa communauté qu’il voyait souffrir de loin, il a récemment exprimé son désir d’être avec eux : « Les paroissiens ne sont pas que des chiffres. Je les connais tous. Je veux retourner à Gaza. Non pas par ressenti, mais par volonté. »

Le Grand Hospitalier de l’Ordre de Malte, Fra Alessandro de Franciscis, était également du voyage avec une petite délégation pour distribuer des caisses de nourriture et de médicaments, première étape d’une mission humanitaire conjointe lancée par le Patriarcat latin et cette puissante institution. Charité chrétienne.

Le Patriarcat n’a pas souhaité donner de détails sur les modalités et les lieux traversés, le voyage étant toujours en cours, et les conditions de sécurité restant difficiles à prévoir. En effet, l’armée israélienne a repris ses opérations dans le nord de l’enclave samedi 11 mai, après le retour du Hamas sur place. Le quartier de Zeitoun, où se trouve la paroisse latine, a été en proie à des combats en début de semaine.

Bâtiments effondrés, bâtiments incendiés…

Après avoir célébré la messe à la Sainte Famille, bien remplie pour l’occasion, le Patriarche a visité la paroisse grecque orthodoxe Saint-Porphyre, située à 600 mètres. Les photos prises tout au long du parcours démontrent l’ampleur des destructions aux alentours : immeubles effondrés, immeubles incendiés…

Après sept mois de bombardements et de vie confinée dans les paroisses, les chrétiens munis de doubles passeports ou ayant réuni l’énorme somme nécessaire pour franchir la frontière égyptienne sont partis. La communauté chrétienne de Gaza a été réduite à néant : de quelques milliers de personnes, elle est passée à 700 (500 réfugiés dans la paroisse latine et 200 parmi les orthodoxes grecs). Il ne reste plus que 90 catholiques latins, contre 135 avant la guerre.

Une trentaine de chrétiens sont morts ou ont été tués depuis le 7 octobre. La dernière en date, Lara Al Sayegh, n’avait que 19 ans lorsqu’elle a succombé à une insolation mortelle alors qu’elle se rendait en Egypte, le 27 avril.

« Nous avons besoin de votre prière (…)que toute la communauté chrétienne prie et soit unie dans la prière à celle de Gaza », a lancé le cardinal Pizzaballa à la fin de la vidéo préenregistrée. La délégation devrait retourner à Jérusalem le vendredi 17 mai, si les conditions de sécurité le permettent. Le Père Romanelli restera à Gaza, près de cette communauté qui est aussi sa vocation.

Eleon Lass

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