ENTRETIEN – L’académicien et professeur émérite au Collège de France publie La littérature paie ! (Équateur), un plaidoyer pour la lecture dans lequel il défend les vertus d’une activité qui ne connaît aucun « gain de productivité » mais reste essentielle.
Cet article est issu du « Figaro Magazine »
LE FIGARO MAGAZINE. – Dans votre livre La littérature paye ! Vous essayez de justifier l’utilité de la littérature en empruntant le langage des économistes. Pourquoi ? Est-il nécessaire de s’adapter à notre époque pour convaincre des bienfaits immémoriaux de la littérature ? ?
Antoine COMPAGNON. – La littérature paye ! C’est le titre que j’ai donné à une conférence de rentrée à HEC. Convaincre ces jeunes gens et jeunes filles qui se préparaient aux carrières de l’entreprise, de la banque, de l’administration et du commerce de ne pas renoncer à la littérature et à la lecture. Je voulais leur montrer que la littérature apportait un certain nombre de bénéfices, qu’on pouvait en faire une analyse coûts-bénéfices.
Le point de départ reste l’idée que la littérature et la lecture font partie de ces rares activités humaines dans lesquelles il n’y a eu aucun progrès depuis des millénaires. Dans la lecture, il y a…
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