comme Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin se sent « capable » d’être premier ministre
A l’initiative d’un « front populaire » pour contrer la poussée du Rassemblement national, le député de la Somme a lancé sa campagne mercredi soir à Amiens.
Jean-Luc Mélenchon se sent-il « capable » de devenir Premier ministre en cas de victoire de la gauche aux législatives anticipées ? Lui aussi ! Le député LFI de la Somme, François Ruffin, l’a déclaré ce jeudi matin au micro de France Bleu Picardie. «Je m’en sens capable aussi. Si jamais il y a un consensus sur un nom, je suis prêt à prendre la place que nous voulons pour transformer la vie des gens., a déclaré l’ancien journaliste. Une proposition de service en forme de réponse adressée au fondateur critiqué du parti de la gauche radicale, sorti du bois mercredi soir à 20 heures sur France 2. « Je ne m’élimine pas, mais je ne m’impose pas »a lancé Jean-Luc Mélenchon.
Au moment même où ces mots étaient prononcés au journal télévisé, François Ruffin était en train de lancer sa campagne dans sa circonscription de Picardie, où la droite nationale a frôlé les 50 % des voix aux élections européennes de dimanche dernier. « Chaque jour qui passe est un jour perdu », a-t-il insisté dans un quartier populaire d’Amiens, sans cacher les menaces qui pèsent sur sa réélection à l’Assemblée nationale. Pas question, mercredi soir, de chipoter sur l’hypothétique Premier ministre de « nouveau front populaire ». « Il faudra une équipe et j’aurai un rôle à jouer »il vient d’admettre.
A gauche, les candidats à Matignon se multiplient
Cependant, c’est lui qui a le premier avancé l’idée d’un grand « front populaire » Dimanche soir, enchainement des duplex à la télévision nationale. « J’en appelle aux dirigeants des partis de gauche pour que nous puissions désormais être unis et arrêter ces conneries. C’en est assez de s’insulter les uns les autres. »il a tapé du poing sur la table, poussant nommément les dirigeants des quatre principaux partis de gauche à initier une « front populaire » contre « l’extrême droite ». Le message a été entendu par les acteurs réunis autour de la table de négociation le lendemain.
Visiblement satisfaits de voir son idée reprise en chœur dans les heures qui suivirent, François Ruffin et son entourage affirmaient dans un article du Libérer Lundi le « capitainerie » de l’initiative. Une manière de se positionner pour affronter en première ligne le candidat désigné par le Rassemblement national, Jordan Bardella. Mais l’idée a été mise entre parenthèses, l’équipe picarde ne s’exprimant plus mercredi soir sur « capitainerie » et refusant tout commentaire. Il faut dire que les négociations des partis de gauche, si elles ont abouti à un certain nombre d’accords, n’ont toujours pas décidé de l’identité de leur figure de proue. Et les candidats se ruent vers le portail : outre François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, le communiste Fabien Roussel s’est également porté candidat au poste de Premier ministre.