La réplique en bronze d’une chouette a été retrouvée dans la nuit du 2 au 3 octobre, dans le cadre d’une chasse au trésor. La valeur de la véritable chouette, réalisée en or et en argent et sertie de pierres précieuses, est estimée à 150 000 euros. Mais il est probable qu’il ait augmenté avec le prix de l’or.
« Où tu veux, par le cheval et le cocher. Mais où tu veux, par le compas et le pied. » Voici une des 11 énigmes proposées pour le jeu de piste de la célèbre chouette dorée, lancé en 1993. Il y a 31 ans, dans la nuit du 23 au 24 avril 1993, Régis Hauser, alias Max Valentin, enterrait la fameuse chouette dorée qui sera recherchée par plus de 200 000 « chouettes ». Ce matin l’un des co-organisateurs, Michel Becker, a annoncé sur le forum Discord que la chouette avait été localisée par un participant dans la nuit du 2 au 3 octobre.
La valeur de la chouette dorée était estimée à un million de francs au moment de la création du jeu, soit 150 000 euros. Afin de le préserver du temps qui passe, il s’agit d’une réplique en bronze grandeur nature qui a été enterrée dans un coffre en bois quelque part en France. Le véritable trésor se trouve dans un coffre-fort de banque. La chouette en or et argent, d’une envergure de 50 à 80 centimètres, pèse une dizaine de kilos et est sertie de diamants.
Une éventuelle augmentation de la valeur estimée
La hausse du prix de l’or laisse penser que sa valeur a pu augmenter, estime Rémy Le Fur, commissaire-priseur chez Auction Art. En 1990, une once d’or valait 400 dollars selon veracash.com, contre environ 2 600 dollars aujourd’hui.
Le commissaire-priseur précise que « nous ne vendons pas exactement au prix du lingot, il y a une remise qui s’applique ». Quant aux pierres précieuses, « ça ne doit pas valoir grand-chose si les pierres précieuses sont serties dans les yeux de la chouette », estimant leur valeur à plusieurs centaines d’euros.
Un gain imposable ?
Les taxes applicables à la chouette dorée restent floues. Pour Jean-Pascal Michaud, avocat fiscaliste au cabinet LMD, « la question n’est pas évidente, car on ne parle pas d’un véritable trésor ». En principe, dans le cas d’un jeu de hasard, les gains ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu. Par exemple, un montant gagné à la loterie n’est pas imposable. En revanche, « les gains du jeu sont imposés lorsque l’habileté et les efforts du gagnant sont répétés » précise le fiscaliste. Ainsi, un joueur de poker régulier sera imposé sur ses gains.
Dans le cas de la chouette dorée, « celui qui a trouvé le trésor n’a pas gagné par hasard, mais grâce à un travail d’enquête. Et il ne pourra pas remporter le prix une seconde fois ». « C’est un ciment », reconnaît Jean-Pascal Michaud, qui conseille au vainqueur, toujours anonyme, de demander une décision à l’administration fiscale.
Une taxe forfaitaire en cas de revente
Quant à la revente, « il est probable que le gagnant devra s’acquitter de l’impôt sur la plus-value au titre du régime d’imposition forfaitaire » explique Maître Fournil, avocat dans le domaine du marché de l’art. Il s’agira soit d’une taxe sur les métaux précieux (qui s’élève à 11,5% du prix de vente), soit, plus certainement, d’une taxe sur les objets de collection (6,5% du prix de vente). « Tout dépendra de la qualification juridique de cette chouette dorée », conclut-il.
Une chasse au trésor qui en a fait rêver plus d’un, comme en témoignent les nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, « c’est un rêve d’enfant qui s’en est allé » témoigne un participant.
