Des combats ont éclaté samedi dans le nord de la Cisjordanie, au quatrième jour d’une opération de grande ampleur. « antiterroriste » Les forces israéliennes dans le territoire palestinien occupé ont tué deux hommes qui se préparaient à commettre des attaques, selon l’armée israélienne.
Dans la bande de Gaza, où la guerre fait rage depuis près de onze mois, Israël poursuit son offensive meurtrière en réponse à l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
La Défense civile de Gaza a déclaré avoir retiré 29 corps des décombres depuis l’aube et transporté des dizaines de blessés vers des hôpitaux à travers le territoire palestinien dévasté.
A Jénine, en Cisjordanie occupée, territoire palestinien séparé de Gaza, le bruit des combats résonnait samedi dans les rues désertes où seuls circulaient les chars israéliens. Un drone et deux hélicoptères militaires israéliens ont survolé la ville dans la matinée.
Dans le camp de réfugiés de Nur Shams, près de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, après une vaste opération militaire israélienne contre des groupes armés résistant à l’occupation israélienne, le 30 août 2024. / JAAFAR ASHTIYEH / AFP
L’armée israélienne a également indiqué avoir « éliminé » dans la nuit de vendredi à samedi deux Palestiniens qui s’apprêtaient à commettre des attaques explosives à proximité de colonies en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
« Un terroriste a tenté de commettre un attentat à la voiture piégée » près du bloc de colonies de Guzh Etzion, puis un deuxième a été poursuivi après avoir « infiltré à Karmei Zur »une autre colonie plus au sud, a indiqué l’armée. Deux groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Hamas, ont accueilli une « attaque coordonnée ».
Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 20 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée israélienne depuis mercredi, en majorité des combattants, lors d’opérations lancées simultanément dans trois villes du nord du territoire occupé. L’armée israélienne affirme avoir tué « 20 terroristes ».
Parmi les personnes tuées figurent un homme de 82 ans, selon l’agence palestinienne Wafa, et deux adolescents de 13 et 17 ans, selon le Croissant-Rouge palestinien, qui a également fait état de 55 blessés depuis mercredi.
Opération « antiterroriste »
Cisjordanie : opération militaire israélienne / Omar KAMAL, Aníbal Maíz Cáceres / AFP
Le Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, et le Jihad islamique ont déclaré qu’au moins 13 des personnes tuées étaient des combattants de leurs branches armées. Comme d’autres groupes palestiniens, ils affirment résister aux troupes israéliennes en Cisjordanie.
Depuis vendredi, les soldats israéliens ne patrouillent plus que dans la ville de Jénine et ses camps de réfugiés, bastion symbolique des groupes armés palestiniens en lutte contre Israël, après s’être retirés de Toubas et Tulkarem et de leurs camps de réfugiés, saccageant les rues et menant des frappes, notamment aériennes, sur des véhicules ou des maisons où se trouvaient des Palestiniens.
Un poste de contrôle de l’armée israélienne est installé sur une route menant à un hôpital de Jénine, en Cisjordanie occupée, le 30 août 2024 / RONALDO SCHEMIDT / AFP
L’armée israélienne a lancé cette opération appelée « antiterroriste » en envoyant des colonnes de véhicules blindés appuyées par des avions vers Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, bastions des groupes armés en lutte contre Israël, suscitant dans la communauté internationale les craintes d’une escalade de la violence.
Les incursions israéliennes dans la zone autonome palestinienne sont quotidiennes en Cisjordanie occupée, où les violences meurtrières s’intensifient depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, mais rarement à une telle échelle.
Neuf morts dans la même famille
Des médecins du Croissant-Rouge palestinien évacuent le corps d’un homme tué lors d’une opération militaire israélienne dans le camp de réfugiés de Nour Shams en Cisjordanie occupée, le 29 août 2024 / JAAFAR ASHTIYEH / AFP
Dans la bande de Gaza, neuf adultes d’une même famille, dont deux femmes, sont morts dans le bombardement d’une maison du camp de réfugiés de Nusseirat (centre) samedi matin, a déclaré à l’AFP Marwan Abou Nassar, médecin de l’hôpital al-Awda où leurs corps sont arrivés.
Dans la nuit, une frappe israélienne a visé le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord du territoire, faisant des morts et des blessés, selon Ahmed al-Kahlout, de la Défense civile à Gaza.
A la lumière de torches ou de téléphones portables, des secouristes transportaient les blessés vers des ambulances, tandis que d’autres cherchaient d’éventuels disparus dans les décombres à travers des nuages de poussière, selon des images de l’AFPTV.
Dans le sud de la bande de Gaza, le Croissant-Rouge palestinien a signalé que cinq personnes avaient été tuées dans un bombardement d’une maison à Khan Younis.
Une Palestinienne à l’est de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, transporte des objets au milieu des décombres, le 29 août 2024 / Eyad BABA / AFP
L’armée israélienne avait annoncé vendredi avoir mis fin à ses opérations terrestres dans les régions de Khan Younès et Deir al-Balah (centre).
La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait 1.199 morts du côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, tout comme les États-Unis et l’Union européenne.
En réponse, son armée a lancé une vaste offensive dans la bande de Gaza qui a fait au moins 40.602 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, provoquant une catastrophe humanitaire et sanitaire et déplaçant la plupart des 2,4 millions d’habitants. La majorité des morts sont des femmes et des mineurs, selon l’ONU.
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