En Haute-Marne, la commune, célèbre car le général de Gaulle y a passé une partie de sa vie, a voté majoritairement pour Jordan Bardella lors des dernières élections européennes.
Publié
Temps de lecture : 1 min
84 ans après l’Appel du 18 juin, en 1940, lancé depuis Londres par le général de Gaulle, son fief de Colombey-les-Deux-Églises a bien changé. Peut-on encore parler d’un bastion du gaullisme ? Aux élections européennes, le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête avec 54,94% des voix pour la liste RN portée par Jordan Bardella, actuel président du parti d’extrême droite, placé comme favori pour les législatives anticipées.
A 79 ans, Jean-Marie a peur. Le sang de ce natif de Colombey-les-Deux-Églises ne bouillonne que lorsqu’on lui parle de la popularité du RN ici en Haute-Marne. « Nous avons des problèmes »tourmente tous ceux qui ont connu le général de Gaulle. « J’ai peur de ce qui va se passer, ça ne va pas être joli »il prédit.
Si on lui demande une explication sur la montée de l’extrême droite au village, Jean-Marie évoque la lente disparition des gaullistes, « vieilles familles de Colombey, il ne reste plus personne », observe le septuagénaire. Il compte toujours « quatre » centres historiques, quatre clans défendant la pensée du général de Gaulle. L’ancien Président de la République qui se retournerait dans sa tombe, selon Jean-Marie, en voyant l’extrême droite remporter les suffrages à Colombey-les-Deux-Églises.
« Il reste un bastion du gaullisme, mais il devient aussi un village comme les autres »qui connaît les mêmes inquiétudes que le monde rural, défend Pascal Babouot, le maire de la commune (sans étiquette).
« Ici, ce qui dérange le plus, c’est le manque de service personnalisé. : un rendez-vous avec un spécialiste est compliqué. »
Pascal Babouotsur franceinfo
L’édile regrette également l’augmentation de la délinquance, « que nous n’avions pas avantil dit. Les artisans se font tous voler leurs camions, presque tous les week-ends.» C’est un « sentiment d’abandon » qui domine, qui a « a conduit les gens à voter pour une droite plus dure. » Un constat « spectaculaire » Et « décevant »déplore le maire de Colombey-les-Deux-Églises.