Collège : vers une campagne de vaccination combinée papillomavirus-méningocoque
Le gouvernement souhaite étendre la campagne de vaccination contre le papillomavirus (VPH) aux établissements universitaires, y compris les vaccins contre les infections invasives à méningocoques.Cette mesure implique que le vaccin antiméningococcique sera remboursé à 100 % par l’Assurance maladie, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent.
Depuis l’année scolaire 2023-2024, tous les élèves de 5e peuvent se faire vacciner dans leur établissement contre le papillomavirus, à l’origine de nombreux cancers (col de l’utérus, vulve, vagin, ORL, anus…), sous réserve d’autorisation parentale. Les Autorités Régionales de Santé (ARS) et les rectorats sont chargés d’organiser la campagne, avec différents soignants (médecins, sages-femmes, infirmiers ou pharmaciens) intervenant dans les établissements. La vaccination est donc prise en charge à 100% par l’Assurance Maladie.
Mais le gouvernement veut aller plus loin. Dans la « présentation » de son amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), « il propose de capitaliser sur cette campagne de vaccination contre le VPH en incluant des vaccins contre les infections invasives à méningocoques A, C, W, Y »et donc d’organiser « une campagne combinée HPV-Méningocoque »pour l’année scolaire 2025-2026, depuis le « co-administration » est possible.
« Une reprise de la circulation des méningocoques en France »
« Des données épidémiologiques récentes montrent une reprise du trafic méningocoques en France et simultanément une évolution des souches »fait valoir l’exécutif. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande aujourd’hui « vacciner les adolescents âgés de 11 à 14 ans contre les sérogroupes A, C, W, Y selon un schéma à dose unique, quel que soit leur statut vaccinal antérieur »ajoute-t-il.
La mesure « sous-entend que le vaccin – contre les méningocoques – sera remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent »a indiqué le ministère de la Santé à l’AFP. La vaccination contre ces bactéries était possible au collège, mais sans prise en charge complète (65 % par l’Assurance Maladie, le reste étant souvent remboursé par les complémentaires santé).
Les méningocoques sont une famille de bactéries responsables de méningites dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et les adolescents. Elle est loin d’être la seule cause de méningite, terme générique désignant l’inflammation des membranes du cerveau ou de la moelle épinière. La plupart du temps, un virus en est la cause.
Lire aussi
Méningite : Santé publique France alerte sur un rebond des infections à entérovirus
Mais la méningite virale est généralement bien moins grave que celle provoquée par une bactérie. Ces dernières, qui se manifestent notamment par une forte fièvre et une raideur de la nuque, tuent de manière dévastatrice un patient s’ils ne sont pas soignés. Lorsqu’elles le sont, la mortalité reste de 10 %, sans compter les séquelles fréquentes (amputation, troubles cognitifs…).