L’année 2025 sera-t-elle celle du retour des éboueurs à votre porte ? C’est le souhait d’une partie des habitants de Dordogne. Ceux qui sont engagés dans des associations luttant contre la collecte des déchets en points d’apport volontaire (PAV) misent en tout cas sur un recours devant le tribunal administratif. La juridiction bordelaise devra dire si le système est conforme à la loi ou pas. Avec un avantage pour les contestataires : en 2023, le tribunal administratif de Toulouse a donné raison à des habitants de Haute-Garonne qui contestait l’installation des PAV. Ils sont repassés au ramassage en porte-à-porte.
En attendant que la question soit tranchée par la justice, il est clair que ce mode de collecte fait des mécontents en Périgord : les personnes à mobilité réduite, ceux qui payent plus qu’avant… Alors, peut-on faire autrement ?
En tout cas, il y en a qui ne veulent absolument pas reproduire l’exemple de la Dordogne. En Gironde, des habitants du Libournais sont vent debout contre le projet du syndicat local des détritus qui prévoit de lancer les PAV, avec badge pour les poubelles noires ET les jaunes. « On a suivi de près ce qui s’est fait en Dordogne », assure Arnaud Bobet. Le président de l’Union de défense des citoyens de Haute-Gironde (UDCHG) a rencontré les associations périgordines : « La Dordogne a été un facteur déclencheur dans notre mobilisation. »
En clair, ils prennent le 24 comme un contre-exemple de ce qu’il faut faire. Et pour lutter contre le projet du Smicval (l’équivalent chez nous du Syndicat mixte départemental des déchets de la Dordogne, le SMD3), ces opposants se félicitent d’une triple mobilisation : populaire (avec les associations), judiciaire (avec un recours devant le tribunal administratif) et politique. Sur ce dernier point, Michel Vilatte est bien placé pour parler : « Je suis pestiféré dans ma propre majorité », explique le conseiller municipal de Saint-André-de-Cubzac (dirigé par des socialistes). « Il est fondamental de se mobiliser contre ce projet. Les élus doivent bouger. C’est très dur, car il y a des pressions. Mais j’encourage les élus à dire non. »
« On n’est pas contre le principe du pollueur payeur. Mais il faut être pédagogue »
En Haute-Gironde, on ne veut pas d’un système équivalent à la Dordogne. Mais par quoi le remplacer ? « On n’est pas contre le principe du pollueur payeur, assure Arnaud Bobet. Mais il faut être pédagogue. »
À ce titre, ils citent en exemple Calitom. Le syndicat charentais a remplacé les sacs noirs par des sacs transparents. « Cela permet aux usagers de savoir si le tri est fait, avance François Filippi, le directeur. Quand ils sortent leur sac d’ordures ménagères, ils voient ce qu’ils ont jeté dans la semaine et s’ils ont bien trié ou pas. Cette transparence joue comme un effet qui se rappelle à tous. »
Et là, pas de point d’apport volontaire ! Les poubelles sont relevées en porte-à-porte : tous les quinze jours pour les ordures ménagères, toutes les semaines pour le bac jaune. « Cela coûte un peu plus cher qu’avec les PAV, admet Calitom, mais cela produit des résultats intéressants en termes de traitement. Donc, la balance est favorable. Le bilan des points d’apport volontaire est négatif : ils produisent davantage de déchets, car quand le bac est à tout le monde, il est à personne. »
Et surtout, les opposants à la redevance incitative y voient un autre avantage : « La tarification incitative n’a pas été choisie en Charente parce qu’elle peut produire des dérives ou encourager des actes d’incivilité, juge François Filippi. Nous, on incite le public sans matraquage financier et on arrive aux mêmes résultats. Les gens trient plus, voire mieux. »
Le directeur de Calitom vante aussi les vertus sociales de sa tarification : « La Teom est un impôt jugé inéquitable par certains, mais ça reflète une réalité sociale. C’est un pourcentage de la taxe foncière, selon l’habitation. Donc, la répartition du coût d’enlèvement des ordures ménagères se fait sur ceux qui ont plutôt les moyens. Il y a tout de même un côté inéquitable. Par exemple, quand on est seul dans une grande maison, on paye beaucoup, mais quand on est six personnes dans un HLM, on paye peu. Quant à la redevance, elle produit l’effet inverse. »
« Tout cela reflète une grande improvisation »
Si l’on veut résumer, aucun système n’atteint la perfection. Il s’agit avant tout d’un choix politique. Mais en Périgord, a-t-on seulement demandé aux habitants ? C’est ce que reproche l’Association citoyenne de lutte contre les déchets Dordogne pour un service public (ACLD24PSP). « La commission des usagers n’a été mise en place qu’une fois le système installé », regrette Christian Naudet, un des membres, qui y voit un « problème de méthode. Tout cela reflète une grande improvisation. »
Josette Dagneau-Charenton, autre adhérente, critique la manière dont le SMD3 a présenté la réforme : « La loi de 2015 dit qu’il faut baisser les déchets, mais elle ne dit rien d’autre. Les PAV et la redevance incitative relèvent d’une décision unilatérale qui a masqué toutes les alternatives. Il y a maldonne dès le départ. »
L’association pointe, par exemple, le caractère punitif de la facture, obligatoire, pour les ménages engagés dans le zéro déchet, qui payent sans jamais utiliser les bornes enterrées.
L’ACLD24PSP espère donc obtenir, en justice, l’annulation du système déployé par le SMD3. « Si le tribunal administratif nous donne gain de cause, nous souhaitons un moratoire immédiat, expose Josette Dagneau-Charenton. Et pour trouver un nouveau système, il faut associer la population et toutes les parties prenantes. »
Le tribunal fera office de juge de paix dans ce conflit très débattu.
Le Syndicat mixte départemental des déchets de la Dordogne (SMD3) ne manque pas d’arguments. En 2020, son président Pascal Protano affirmait ceci : « Partout où les PAV ont été installés, ils ont fait baisser le tonnage des sacs noirs et augmenter celui des déchets triés. Avec le ramassage en porte-à-porte, les gens ont tendance à tout mettre dans leur poubelle sans réfléchir. » Les chiffres semblent lui donner raison : entre 2020 et 2023, les ordures ménagères ont baissé de 40 % et les ordures recyclables ont augmenté d’autant. Mais pour les opposants, cela s’explique par les dépôts sauvages d’ordures.
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