CO2, poids, neuf, occasion, comprenez tout de la folie qui nous attend
Les représentants du secteur automobile n’ont pas eu de mots assez durs pour décrire leur sentiment à l’égard du projet de loi de finances 2025 : « Une menace sérieuse pour l’industrie automobile et la mobilité des Français », estime par exemple le CSIAM, qui représente les constructeurs étrangers. implantés sur le territoire. Les Mobiliens, qui représentent plutôt la voix des dealers, n’ont pas dit autre chose… La lecture du document présenté par le Gouvernement permet de constater que l’exécutif voit les choses en grand en matière de sanction..
120 000 voitures dans le viseur
Tout d’abord, sur les véhicules neufs, le seuil de déclenchement devrait être abaissé de 5g pour démarrer à 113g/CO2/km à partir du 1er janvier. A l’instar du seuil qui évolue, les montants ne seront pas en reste. L’amende maximale en 2025 sera atteinte à partir de 193 g délivrés (194 g aujourd’hui) et sera de 70 000 €, contre 60 000 € à ce jour. L’exécutif en a également profité pour présenter les futurs barèmes de pénalités 2026 et 2027, avec des seuils de déclenchement toujours plus bas et des montants toujours plus élevés. Le montant maximum de l’amende dans un peu plus de 2 ans devrait atteindre 90 000 € ! Mais rien qu’avec l’abaissement du seuil de déclenchement du malus prévu pour 2025, l’État devrait réussir à taxer environ 120 000 véhicules neufs supplémentaires, si l’on se projette sur la base des ventes réalisées au cours du premier semestre 2024.
Outre le malus qui concerne les grammes de CO2 émis, le Gouvernement souhaite également réformer le malus basé sur la masse des véhicules. L’abaissement du seuil de déclenchement n’interviendra qu’à partir de 2026, il sera fixé à 1,5 tonne, contre 1,6 tonne aujourd’hui.. Il devrait néanmoins y avoir quelques aménagements en 2025. Les véhicules hybrides rechargeables de plus de 1,6 tonne ne seront plus exonérés, mais ils bénéficieront toujours d’une réduction de 200 kg, dans la limite de 15 % de la masse totale du véhicule. . véhicule. Les hybrides simples, par ailleurs, pourront continuer à bénéficier d’une réduction de 100 kilos à la seule condition que leur moteur électrique ait une puissance d’au moins 40,8 chevaux.
Opportunités privilégiées récentes
La réforme la plus notable concerne toutefois les véhicules d’occasion importés. Il faut savoir qu’à ce jour, toute voiture d’occasion importée de moins de 10 ans risque d’être frappée du même malus qu’un véhicule neuf ou presque, puisqu’une réduction est accordée en fonction de l’âge du véhicule. ‘machine. Le système actuel sera complètement remanié. Selon l’exécutif, la Commission européenne aurait en effet engagé une procédure d’infraction contre la France à ce sujet !
Afin d’estimer la remise d’un véhicule, deux variables entreront en jeu. L’âge de la voiture, exprimé en mois ; son kilométrage aussi, qui fera l’objet de différentes tranches et dans une limite de 45 000 km à partir de 2027. Exemple : une voiture d’occasion importée il y a un an et demi bénéficie actuellement d’une réduction de 10 % sur le malus lors de sa première immatriculation en France. En 2025, cette même voiture bénéficiera d’une réduction de 16 % du malus, puisqu’elle rentre dans la tranche « 13 à 18 mois ». Le système ne sera indulgent qu’avec les voitures les plus récentes. Une voiture importée de 9 ans a désormais droit à une réduction de 90 % de son malus. Avec le nouveau système, la réduction n’atteindra que 58% ! La deuxième variable qui entrera en jeu, à savoir le kilométrage, viendra s’ajouter à la première. Ainsi sera inventé un « coefficient d’usage » qui comporte 7 lignes : moins de 20 000 km, de 20 001 à 25 000 km, etc..
Chaque ligne donne droit à un pourcentage de remise supplémentaire, sachant que le kilométrage maximum à partir de 45 001 km accordera une réduction de 3,5% maximum. Nouvel exemple, qui ne s’applique qu’à partir de 2027 : un véhicule importé de 4 ans bénéficiera d’une réduction de malus de 33 % en raison de son âge, et de 3,5 % supplémentaires puisqu’on peut imaginer qu’il a déjà parcouru plus de 45 001 km. La réduction totale du malus atteindra donc 36,5%… contre 40% en 2024. Aucune étude d’impact n’a été livrée avec le projet de loi de finances 2025. Selon les chiffres des douanes, 88 202 voitures d’occasion ont été importées en France en 2023mais elle avoue ne disposer d’aucune donnée concernant leur âge. Le malus CO2 sur les véhicules neufs a déjà touché 45,3% des ventes sur les neuf premiers mois de cette année. Le projet de loi de finances ne deviendra définitif qu’après son débat au Parlement. Il est traditionnellement voté juste avant Noël.