CNews est souvent sanctionnée car elle appartient à Bolloré pour Maxime Saada
CNEWS
Pascal Praud livre un éditorial « Crépol : une nouvelle version ? », dans l’émission l’Heure des Pros, sur Cnews, le 5 décembre 2023.
MEDIAS – CNews, dans le viseur de l’Arcom. Ce lundi 15 juillet, le gendarme de l’audiovisuel a débuté sa nouvelle série d’auditions pour décider des prochains propriétaires des précieuses chaînes de la TNT. Et ce lundi 15 juillet, la matinée était consacrée à CNews, la chaîne d’information dont les audiences ont bondi ces derniers mois, malgré ses multiples (et récentes) sanctions.
Le sujet des « dérapages » a été très vite évoqué, et presque immédiatement justifié par les dirigeants de la chaîne. Les interventions d’Arcom sont déclenchées par des alertes, beaucoup plus fréquentes (par rapport à CNews, ndlr)estime Maxime Saada, président du conseil d’administration du groupe Canal+, maison mère de CNews. Je n’ai pas besoin de vous dire que dès que le nom de Bolloré est évoqué, il suscite beaucoup plus de commentaires. »
Le leader ajoute : « « Il suffit de taper (le nom du groupe) dans n’importe quel moteur de recherche et de regarder le nombre de publications et l’attention qu’il suscite. Je pense qu’il ne faut pas négliger le fait que les interventions d’Arcom ont des raisons fondamentales ».
Début juillet, deux amendes totalisant 80 000 euros infligées à CNews ont été rendues publiques, pour » lacunes » de la chaîne à ses obligations lors d’un débat sur le projet de loi sur l’immigration et pour des propos climatosceptiques. En mai, l’Arcom avait déjà infligé une amende de 50 000 euros à Geoffroy Lejeune, directeur de la chaîne, pour des propos JDDselon laquelle l’antisémitisme et la surpopulation carcérale étaient des conséquences « L’immigration arabo-musulmane ».
Invités persona non grata sur CNews ?
A l’image de C8, qui gravite également dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré et a été entendue mardi 9 juillet, CNews est régulièrement rappelée à l’ordre et sanctionnée par l’Arcom en raison de propos tenus sur ses ondes.
» Nous constatons sur tous nos canaux qu’il y a beaucoup plus d’alertes qui sont provoquées par des personnes extérieures… « , poursuit Maxime Saada, ce lundi, avant d’être repris par l’un des membres de l’Arcom. » Je vous interromps tout de suite. Le régulateur sait comment régler les choses. « , lui a-t-on expliqué. Il a été demandé à Maxime Saada et au reste des patrons de CNews présents à cette audition s’il était possible de donner plus de place à l’information sur la chaîne par rapport à l’espace dédié au débat.
L’information » est présente du matin au soir. Aucune chaîne concurrente ne diffuse autant d’informations en journée « , a justifié Serge Nedjar, directeur de CNews, avant de reconnaître qu’il y avait » maladresse « . » Nous en tenons comptea-t-il déclaré. Nous en discutons également avec les programmateurs. Les personnes dont les propos sont malvenus ne reviennent plus sur les plateaux. »
Comme le souligne le collectif Sleeping Giants, qui œuvre sur les réseaux sociaux contre les discours de haine, Éric Zemmour est pourtant resté à l’antenne pendant deux saisons, malgré ses différentes condamnations pour « incitation à la haine », comme en 2011 et 2019. En 2022, il a également été sanctionné pour le même motif suite à ses propos sur les mineurs non accompagnés tenus dans l’émission. Face à l’actualité de CNews, en 2020.
CNews et Bolloré devant l’Assemblée nationale
En début d’année, les principaux responsables de CNews et Vincent Bolloré ont été auditionnés par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur l’attribution des fréquences de la TNT. Son rapporteur, le député LFI Aurélien Saintoul, a déclaré à l’issue de l’audition qu’il » ne comprendrait pas comment les chaînes CNews et C8 pourraient voir leurs licences de diffusion renouvelées dans cet état. » Selon lui, ces chaînes vivent « d’abus » Et « contourner les règles ».
À l’époque, Vincent Bolloré avait assuré qu’il n’était pas intervenu dans le contenu et nié vouloir promouvoir « une idéologie » d’extrême droite, comme l’accusent les détracteurs de CNews. Ce mardi, les patrons de CNews ont tenu à souligner que la production d’informations était indépendante de leur actionnaire principal.
Créée en 2017 sur les cendres d’iTélé, la chaîne d’information espère renouveler son autorisation de diffusion hertzienne qui expire en 2025. Au total, 24 candidats sont en lice dans cette procédure lancée fin février pour renouveler 15 fréquences de la télévision numérique terrestre (TNT). Les chaînes sélectionnées seront dévoilées fin juillet.
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