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Climat : pourquoi le temps pourri du mois de mai n’est-il pas si anormal ?

Alors que près de 52°C ont été enregistrés à New Delhi en Inde, 97 mm de pluie sont tombés en France. La faute au « blocage des oméga ». Celui-ci «  favorise la formation de cumulus ou cumulonimbus, de nuages ​​en forme de chou-fleur ou de tours provoquant des averses voire des orages « . Selon Météo France, depuis la mi-mai, «  l’air froid en altitude est resté bloqué sur le proche Atlantique et la France, coincé entre deux masses d’air anticycloniques très stables dans une situation dite de blocage oméga « .

Hormis cette « baisse de froid », les pays scandinaves et l’Espagne ont connu des températures supérieures à la moyenne (30°C). La France connaîtra bientôt ce climat estival selon les prévisions. Selon l’agence météorologique française, les températures estivales pourraient même être 50 % plus chaudes que les normales saisonnières.

Un mois de mai pas beaucoup plus frais…

«  Où est le réchauffement climatique ? Ces derniers jours, la météo maussade du mois de mai a malheureusement relancé les débats chez les climato-sceptiques. Désormais habitués aux chaleurs extrêmes, notre référentiel nous a amené à critiquer un printemps pluvieux « anormal ». C’est ce que nous appelons « référence glissante ». Le syndrome du cadre », concept théorisé par Daniel Pauly dans les années 1990. Face aux vagues de chaleur extrême de plus en plus fréquentes et toujours plus chaudes provoquées par la vie humaine, « notre référentiel froid disparaît au profit d’un référentiel plus chaleureux », a expliqué Matthieu Sorel, climatologue de Météo France, à France Info. « C’est ce qui donne l’impression que nous avons un temps plus frais alors que ce n’est pas le cas. ».

Comparé à mai 2022, ce mois qui s’achève est bien morose. Mais en mai 2022, les températures ont été exceptionnellement élevées, atteignant 36,7°C. Le pays avait même connu une sécheresse inhabituelle (déficit pluviométrique de 63%, et ensoleillement de +31%). Mais cette chaleur est loin d’être la norme, et les années caniculaires qui l’ont précédée ne le sont pas non plus : la moyenne thermique du mois de mai est de 15,5°C. En 2024, la moyenne entre le 1er et le 25 mai était de 15,28°C.

Mais des précipitations de plus en plus extrêmes

Côté pluie en revanche, le niveau s’accélère. Le taux de précipitations était supérieur de 60 % à la normale climatique. Le changement climatique d’origine humaine a augmenté de 20 % les précipitations à l’automne et à l’hiver 2024 au Royaume-Uni et en Irlande, selon une étude récente réalisée par les scientifiques du World Weather Attribution. Et les jours de tempête sont 30 % plus intenses.

Le réchauffement intensifie le cycle de l’eau : lorsqu’un degré supplémentaire est enregistré, l’atmosphère se charge de 7 % d’humidité, et il pleut. En suivant l’évolution des retombées d’eau et l’augmentation des températures, les inondations, mais aussi les sécheresses pourraient être plus fréquentes et violentes dans les années à venir.

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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