« Je suis ravi de terminer le tour, ici, dans un pays exceptionnel ! », a lancé un Michel Sardou très souriant à l’adresse des près de 4 000 spectateurs venus l’écouter, ce vendredi 29 mars 2024, à l’Arène de Brest pour son der des ders. Après des débuts tonitruants avec des chevaux au galop grâce à des effets spéciaux sur « Les Lacs du Connemara », le chanteur de 77 ans a rapidement conquis le cœur du public breton, visiblement déjà pleinement engagé dans sa cause. Amateur de bons mots, l’artiste aux 60 ans de carrière a partagé sa découverte du jour. « Il paraît que dans la Marine, on ne dit pas Nord, Sud, Est et Ouest ; on dit : le Nord, le Sud, l’Est et Brest ! » Un tonnerre d’applaudissements, avant que Sardou ne rétablisse le tempo en se tournant vers son orchestre d’une vingtaine de musiciens et chanteurs. « Allez, pour le dernier, mon patron, en avant ! » Pas sûr que celui-là soit pour Guingamp.
« Mesdames, calmez-vous, je suis un vieil homme »
Une pique n’a pourtant pas manqué sa cible, celle destinée à Sandrine Rousseau en prélude à la chanson « Je t’aimerai ». « J’aimerais qu’elle déconstruise un peu, qu’elle lâche un peu prise. » Et Sardou regrette qu’on ne puisse plus « draguer une femme comme autrefois ». « On se méfie des hommes, les hommes ont peur des femmes. Moi par exemple, j’ai tellement peur qu’on dise « il a essayé de me violer » que je couche avec mon garde du corps. Dans un autre lit, je veux dire, un petit lit. Enfin, un gros, parce qu’il est fort… » Rires dans la salle. Visiblement très heureux d’être là, Michel Sardou a profité de la chanson de son père, « Aujourd’hui peut-être », reprise à la manière de Louis Armstrong, pour faire monter la température et déclencher des cris en chantant : « Le soir de mon mariage avec Thérèse/Quand on s’est retrouvé complètement déshabillée/Sentir frémir son beau corps de braise… » « Allez mesdames, calmez-vous, je suis un vieux », s’est moqué le chanteur septuagénaire.
Sardou drapé dans un Gwenn ha Du
Avant de lancer un medley très conséquent, un spectateur s’est avancé et lui a tendu une banderole « Les jeunes mariés, s’il vous plaît, pour maman et papa ». « N’importe quand », a répondu l’artiste, tenant sa promesse quelques minutes plus tard. Un medley d’une vingtaine de chansons dans lequel Le France figurait également. « Que le plus grand navire de guerre/Aie le courage de me couler/Le cul tourné vers Saint-Nazaire/Pays breton où je suis né », a insisté Sardou, le doigt pointé vers le sol. A trois chansons de la fin du spectacle, le public est venu se rassembler au pied de la scène. Beaucoup en ont profité pour offrir des fleurs, des peluches, avec ou sans marinière, et même un Gwenn ha Du dans lequel Michel Sardou s’est drapé quelques secondes sur la chanson « Musulmanes ». Une image forte de cette dernière ronde de chant, qui restera forcément dans les mémoires à Brest.