Climat électrique en France avant l’examen des motions de censure lundi
Mouvements de grève, affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, lapidation du bureau du président du parti Les Républicains… la tension est palpable en France avant l’examen, lundi, des motions de censure déposées contre le gouvernement après son recours à 49,3 pour faire passer l’impopulaire réforme des retraites sans vote.
La tension est montée en intensité ce week-end en France, dans la rue comme dans les expressions politiques, à l’approche de l’examen, lundi 20 mars, des motions de censure déposées après le recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites sans vote.
Des affrontements avec la police ont éclaté à Paris samedi pour la troisième nuit consécutive alors que des milliers de personnes ont défilé dans le reste de la France. Selon la police, citée par France Télévisions, 91 personnes ont été interpellées, un chiffre en hausse par rapport aux nuits précédentes.
Dans la nuit de samedi à dimanche, le bureau du président des Républicains, Éric Ciotti, a également été vandalisé, a-t-il annoncé sur Twitter. Sur la façade, le slogan « Le mouvement ou le trottoir » a été dessiné.
Hier soir, ma permanence a été lapidée.
Les voyous qui ont fait ça veulent faire pression violemment sur mon vote lundi.
Je ne céderai jamais aux nouveaux disciples de la Terreur. pic.twitter.com/8sgs3q85HF
— Éric Ciotti (@ECiotti) 19 mars 2023
« Les voyous qui ont fait ça veulent user de violence pour faire pression sur mon vote lundi », a déclaré Eric Ciotti sur Twitter, ajoutant qu’il ne céderait pas à la terreur.
« Moment de vérité »
Interrogé sur l’issue possible des votes de lundi à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a répondu dans Le Parisien : « Je pense qu’il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement. Mais ce sera un moment de la verité. » « La réforme des retraites vaut-elle, oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement non », a-t-il ajouté.
Pour Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, un changement de gouvernement est au contraire souhaitable. « Je ne me cache pas, ce gouvernement mène une politique qui, à mon avis, n’est pas légitime, n’est pas majoritaire dans la population », a-t-il déclaré sur Europe 1. « Quand je dépose auprès de mes collègues une motion de censure , c’est faire tomber cette réforme mais c’est aussi faire tomber ce gouvernement.
>> À lire : Motion de censure, référendum, dissolution… Après 49-3, quelles suites à la réforme des retraites ?
La semaine à venir sera aussi marquée par une nouvelle neuvième journée de grèves et de manifestations, jeudi, à l’appel de l’intersyndicale, et par la poursuite du mouvement dans les raffineries avec, en jeu, la question d’un éventuel impact sur l’approvisionnement des stations-service.
Un porte-parole de TotalEnergies a déclaré à Reuters que 34% du personnel opérationnel des raffineries et des dépôts du groupe en France étaient en grève dimanche matin.
Avec Reuters
