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Clémence Delavoipière, un « OVNI » de la nouvelle génération de l’escrime en fauteuil roulant

La Française participera à ses premiers Jeux paralympiques sous la verrière du Grand Palais, à partir de mardi.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Clémence Delavoipière lors des Championnats d'Europe d'escrime en fauteuil roulant, le 10 mars 2024. (DIDIER ECHELARD / FEDERATION FRANCAISE HANDISPORT)

Elle va découvrir pour la première fois l’arène unique du Grand Palais et l’ambiance des Jeux. A 24 ans, l’escrimeuse Clémence Delavoipière part, mardi 3 septembre, découvrir une compétition à laquelle elle n’a jamais participé et la Française a de l’appétit. Elle est ainsi engagée aux trois armes (fleuret, épée, sabre) en catégorie A (handicap touchant au moins un membre inférieur) en individuel, et par équipes de fleuret et d’épée.

Un événement majeur pour celle qui s’est retrouvée à pratiquer la discipline presque par hasard et qui incarne désormais la relève de l’escrime féminine en fauteuil roulant française. Son amour d’adolescent n’est pas le patinage, mais plutôt la piste d’athlétisme.

Née sans pied droit, amputée très tôt sous le genou, elle court avec une prothèse. Mais lorsqu’elle est arrivée en Ile-de-France pour ses études, en 2018, elle a eu du mal à trouver une structure pour s’entraîner. « Dans le club, j’étais le seul amputé, ce n’était pas terrible. C’est parfois compliqué de trouver un bon club handisport »elle a confié à la Courrier de l’Eure fin décembre 2022.

Alors qu’elle se faisait remplacer sa prothèse, elle entend parler de l’escrime en fauteuil roulant et tombe rapidement sous le charme. « En para-escrime, tout se joue au niveau des abdominaux et des bras. Il faut de la souplesse, de la vitesse, c’est intense. »a-t-elle assuré, toujours au journal local. « Elle a toujours été athlétique, elle a donc une explosivité qui est un atout pour les assauts. En escrime fauteuil, c’est un vrai plus »assure Delphine Valet, ancienne escrimeuse et consultante pour France Télévisions.

Suite à ses premiers coups d’épée en 2021, Clémence Delavoipière s’est rapidement fait remarquer, comme lors des championnats du monde U23 au Brésil en 2022. Pour sa première grande compétition internationale, elle remporte trois médailles (or à l’épée, argent au sabre, bronze au fleuret).

C’est « un OVNI est venu de nulle part »s’émerveille Sébastien Barrois, maître d’armes et entraîneur au Sporting Club Levallois, dans les Hauts-de-Seine, également présent dans le staff de l’équipe de France. « Clémence n’avait même pas débuté sur les circuits nationaux il y a deux ans. Aujourd’hui, elle est dans le top 16 mondial »Elle explique dans une vidéo des coulisses de la préparation partagée le 11 juin sur le compte Facebook du club. Une progression fulgurante qui la place, pour ses premiers Jeux, parmi les attractions du tournoi d’escrime en fauteuil, où les Bleues visent des médailles aussi bien en individuel qu’en équipe.

Avec sa coéquipière Brianna Vidé, de quelques mois son aînée, elle incarne la nouvelle génération de l’escrime féminine française en fauteuil roulant, notamment au sein de l’équipe d’épée, qui a remporté une médaille d’argent aux derniers championnats d’Europe en mars. « Pour les anciens, l’objectif c’est que les jeunes viennent prendre le relais et les poussent dehors »s’amuse Cécile Demaude, qui à 52 ans vit ses derniers Jeux paralympiques.

« Il y a un renouveau, comme après chaque Paralympique. Mais ici, c’est vrai qu’il y a une belle équipe de jeunes qui arrivent, qui se sont battus pour essayer de se qualifier et qui sont là »déclare Delphine Valet. Un beau symbole pour Clémence Delavoipière, qui débutait tout juste l’escrime lors des derniers Jeux, et qui attend désormais de vivre ses premières sensations paralympiques sous la verrière du Grand Palais.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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