(BFM Bourse) – Le numéro un européen des maisons de retraite rebondit fortement à la Bourse de Paris après avoir bouclé son augmentation de capital de 237 millions d’euros.
Dotée d’une structure financière renforcée, Clariane entame un nouveau chapitre de son histoire. L’ex-Korian a annoncé mercredi les résultats de son augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription des actionnaires, lancée le 13 juin.
Le numéro un des maisons de retraite a ainsi levé un total de 237 millions d’euros en émettant 213,59 millions d’actions nouvelles au prix unitaire de 1,11 euro. Ce prix représentait une décote de 65% par rapport au cours de la dernière séance précédant cette augmentation de capital.
Un actionnariat recomposé
Clariane a indiqué que la demande totale s’est élevée à 397 millions d’euros lors de cet appel d’offres, traduisant un taux de souscription de 167,5%. Le règlement-livraison des actions nouvelles interviendra le 5 juillet prochain. Ces actions nouvelles seront immédiatement assimilées aux actions existantes et seront négociées sur la même ligne.
Cette deuxième levée de fonds fait suite au lancement, le 12 juin, d’une augmentation de capital réservée aux sociétés d’investissement HLD Europe, Leima Valeurs et Flat Footed pour un montant total de 92,1 millions d’euros.
A l’issue de cette augmentation de capital, le flottant de Clariane (sur une base non diluée) s’établit à 31,9%, tandis que Predica (Crédit Agricole Assurances) détient 26% du capital et dispose d’un siège au conseil d’administration, HLD Europe, 25,2% du capital et deux sièges, le fonds d’investissement américain Flat Footed 11,3% et Leima Valeurs 5,5% et un siège au conseil d’administration, détaille Yi Zhong, analyste du cabinet indépendant AlphaValue dans une note publiée mercredi soir.
« La réalisation des deux augmentations de capital a permis à Clariane de renforcer significativement son bilan, même si des défis financiers demeurent », note l’analyste.
« Nos inquiétudes naissent de la pression potentielle exercée par les principaux actionnaires sur la gouvernance, étant donné que leurs intérêts ne sont pas toujours alignés avec ceux des actionnaires minoritaires », prévient le spécialiste, qui reste acheteur du dossier avec un objectif toutefois réduit à 2,27 euros contre 3,28 euros auparavant.
A la Bourse de Paris, Clariane rebondissait de 16% à 2.126 euros, ce jeudi vers 15h15, après cette injection d’argent frais qui manquait cruellement au numéro un européen des maisons de retraite.
Un plan global de 1,5 milliard d’euros
Rappelons que l’entreprise avait été contrainte d’annoncer en novembre dernier un plan de refinancement de 1,5 milliard d’euros destiné à renforcer sa structure financière. L’objectif était très clairement d’éviter un défaut de paiement à Clariane, fragilisée par ailleurs par les retombées négatives de l’affaire Orpea, mais aussi par la forte hausse des taux d’intérêt et de l’inflation.
Ces deux levées de fonds s’inscrivent dans le cadre d’une feuille de route qui se décline en quatre volets. L’entreprise rappelle avoir réalisé, à décembre 2023, les deux premiers volets de ce plan de refinancement, à savoir d’une part deux partenariats immobiliers avec Crédit Agricole Assurances pour des montants de 140 millions d’euros et 90 millions d’euros, et, d’autre part, la mise en place d’un crédit relais immobilier auprès de plusieurs banques.
Le groupe rappelle également avoir déjà réalisé environ 40% d’un programme de cessions d’actifs, qui constitue le quatrième volet de son programme de refinancement. Fin juin, Clariane avait annoncé avoir cédé son activité de résidences services en France à Odalys, filiale du groupe immobilier Duval.
L’entreprise entend repartir sur des bases saines afin de piloter son plan stratégique « A vos côtés ». Dans ce but, l’entreprise avait dévoilé ses objectifs à moyen terme pour la période 2023-2026. Le leader européen des maisons de retraite indiquait fin mai viser une croissance organique annuelle moyenne d’environ +5% sur cette période. L’entreprise table également sur une marge brute opérationnelle (EBITDA) en hausse de 100 à 150 points de base (soit de 1 à 1,5 point de pourcentage) d’ici 2026, hors impact de la norme comptable IFRS 16.
L’entreprise espère également réduire le ratio d’endettement à un niveau inférieur à 3 fois l’EBITDA d’ici fin 2025. Fin décembre 2023, il s’établissait à 3,8 fois et le groupe affichait une dette nette de 3,78 milliards d’euros.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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