Clap de fin pour les accordéons 100% français et la société Maugein, plus que centenaire, placée en liquidation judiciaire
Ce lundi 30 septembre, le dernier accordéon 100% français devrait être livré. L’usine Maugein, la dernière à les produire, fut placée en liquidation judiciaire par le tribunal de Brive.
Fondée en 1919, la manufacture Maugein ne jouit pas longtemps de ses 100 ans d’existence. Ce vendredi 27 septembre, le tribunal judiciaire de Brive a acté la liquidation judiciaire de l’usine. Il fermera ses portes à moins qu’un acheteur ne se manifeste. Cet emblème du patrimoine culturel et industriel de Tulle (Corrèze) devrait livrer son dernier accordéon ce lundi 30 septembre. Il s’est vu accorder un délai d’une semaine pour permettre la finalisation des dernières productions comme le demandait le patron, Richard Brandao.
A France Bleu, il a réagi : « il faut savoir s’arrêter au bon moment. On ne va pas occuper les gens à ne rien faire. Il n’y a plus d’accordéons à fabriquer, on ne fait plus d’accordéons. » Il analyse cet échec dans les colonnes du quotidien local La Montagne : « Notre seul espoir était de réussir à intégrer le marché chinois, où la croissance et l’intérêt pour l’accordéon sont les plus forts, mais nous n’y sommes pas parvenus. « . Avant de conclure, « L’accordéon en France, c’est fini. »
Impacté par la crise du Covid
L’entreprise a commencé à connaître des difficultés financières pendant la crise du Covid. Puis la situation est allée de mal en pis avec un arrêt des paiements. Le carnet de commandes n’a cessé de se rétrécir, notamment en raison de la domination outrancière de la Chine sur le marché de l’accordéon.
Le liquidateur judiciaire étudiera les possibilités de recouvrement dont la qualité et le nombre sont actuellement inconnus. Il devrait également licencier les dix employés restants de l’entreprise. Il y a cependant de l’espoir selon le député de circonscription, l’ancien président François Hollande : « Il faut tout faire avec les collectivités pour que cet repreneur puisse repartir dans de bonnes conditions et promouvoir la marque Maugein. »
Pour Stéphane, 39 ans, à Maugein il y a eu une déception certes, mais pas de surprise. « Le monde de l’accordéon devient très compliqué. Malheureusement, il y en avait d’autres avant nous », a-t-il conclu auprès de nos confrères de France Bleu.