« Civil War », le film choc qui met les États-Unis face à ses fractures

Ce film avec Kirsten Dunst, qui s’alarme d’un effondrement de l’ordre public aux Etats-Unis et entre en résonance avec les inquiétudes des citoyens américains, sort en salles ce mercredi.

Kirsten Dunst en photojournaliste dans une Amérique en proie à la guerre civile : le film choc Guerre civileen salles ce mercredi 17 avril, s’alarme d’un effondrement de l’ordre public aux Etats-Unis, à quelques mois de l’élection présidentielle, et veut lancer le débat sur le populisme et le schisme grandissant au sein de la société américaine.

Ce film réalisé par Alex Garland (Ex Machina) raconte l’histoire d’un président confronté à la sécession de la Californie et du Texas. L’actrice principale Kirsten Dunst incarne une journaliste naviguant dans cette société fracturée où le FBI a été démantelé et où des drones militaires attaquent des civils américains.

Accompagné de trois autres journalistes, dont une jeune tête brûlée, ce photojournaliste brave tous les dangers pour espérer atteindre la Maison Blanche et obtenir un entretien avec le président des Etats-Unis, dictateur alors candidat à son troisième mandat.

TSPT pour Kirsten Dunst

Le projet de Guerre civile est ambitieux : décrire de la manière la plus réaliste possible le chaos et la sauvagerie qui menaceraient les États-Unis à court terme. Tourner ce blockbuster (60 millions de dollars de budget) inspiré d’un reportage sur la Syrie n’a pas été de tout repos pour Kirsten Dunst.

L’actrice a souffert de stress post-traumatique pendant 15 jours, a-t-elle déclaré à BFMTV : « C’était pendant les deux dernières semaines de tournage parce qu’on a tourné le film dans l’ordre. Il y avait constamment des coups de feu, des explosions. C’était tellement fort pendant des semaines d’affilée que je se sentait malade. »

Et l’actrice d’ajouter : « Quand je rentrais à la maison, c’était difficile de ne pas avoir tout ce bruit tout le temps. A la maison, j’avais deux jeunes enfants. Ce qui était complètement à l’opposé de l’ambiance du plateau de tournage. »

Prudence

À peine plus de six mois avant une élection tendue, le film fait écho aux inquiétudes des citoyens américains. Et sonne comme un avertissement dans l’esprit de son directeur, le Britannique Alex Garland.

Les « trois mandats présidentiels » du film permettent de faire un parallèle avec la crainte qu’éprouvent de nombreux Américains en cas de réélection de Donald Trump. Ils craignent que le milliardaire républicain refuse de se conformer à la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux et de quitter le pouvoir au bout de quatre ans.

Alors que Guerre civile En tête du box-office le week-end dernier aux Etats-Unis, certains citoyens américains ont confié à BFMTV leur crainte de voir les prédictions du film se réaliser : « Ça fait peur d’autant plus qu’aujourd’hui c’est clair qu’il y a un camp qui est plus armé que l’autre ». et qui est aussi le plus énervant », s’inquiète Greg.

Aux Etats-Unis, si certains ont critiqué cette sortie en pleine campagne électorale, craignant qu’elle ne jette de l’huile sur le feu, Alex Garland a estimé que son film devrait permettre d’évoquer la division de la société et le populisme. Et que sa violence brute et réaliste visait à vacciner les spectateurs contre la guerre.