:quality(70):focal(2913x2014:2923x2024)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/2NZM36RM3NGETNMUZR5WB3NEW4.jpg?w=1024&resize=1024,1024&ssl=1 "« Citoyens israéliens, nous appelons à une pression internationale pour qu’Israël arrête le massacre » – Libération")
Plus de 1 000 Israéliens ou Franco-Israéliens, parmi lesquels des universitaires et des artistes, appellent la communauté internationale à appliquer toutes les sanctions possibles contre l’Etat hébreu afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat.
Nous, citoyens israéliens, résidant en Israël et ailleurs, appelons la communauté internationale – les Nations Unies et ses institutions, les États-Unis, l’Union européenne, la Ligue arabe, ainsi que tous les pays du monde – à intervenir immédiatement en appliquant toutes sanctions possibles contre Israël afin d’obtenir un cessez-le-feu immédiat entre Israël et ses voisins. Et ce, pour l’avenir des peuples vivant en Israël-Palestine et dans la région, et afin de garantir leur droit à la sécurité et à la vie. Mercredi, le chef du Hamas Yahya Sinwar a été tué par l’armée israélienne. Nous craignons cependant que cette mort, annoncée comme la fin de l’offensive israélienne, ne soit qu’une étape dans ce cheminement meurtrier vers l’abîme.
Beaucoup d’entre nous sont des militants de longue date qui œuvrent contre l’occupation et pour la paix et l’existence commune. Animés par l’amour de notre pays et de ses habitants, nous sommes aujourd’hui extrêmement inquiets. Nous avons été horrifiés par les crimes de guerre commis par le Hamas et ses complices le 7 octobre, et nous sommes consternés par les innombrables crimes de guerre commis par Israël. Malheureusement, la majorité des Israéliens soutiennent la poursuite de la guerre. Ainsi, un changement de l’intérieur semble, à l’heure actuelle, impossible. L’État d’Israël se retrouve engagé dans une trajectoire suicidaire et dans une entreprise de destruction d’autrui qui ne cesse de s’intensifier chaque jour qui passe.
Le gouvernement israélien a abandonné ses citoyens retenus en otages (et les a parfois tués) ; il a abandonné les habitants du sud et du nord d’Israël et, par ses actions, il sacrifie l’avenir de ses propres citoyens. Les citoyens palestiniens d’Israël sont persécutés et réduits au silence à la fois par ceux qui sont au pouvoir et par l’opinion publique majoritaire. L’oppression, l’intimidation et la persécution politique empêchent de nombreux citoyens qui partagent nos vues de s’engager publiquement en signant cet appel.
L’horizon d’une résolution du conflit – d’une réconciliation, d’un avenir où les Juifs israéliens pourront vivre en sécurité dans cet espace – s’éloigne à mesure que la guerre se poursuit. Cependant, les destructions et les massacres doivent cesser immédiatement !
L’absence de pression internationale efficace, la fourniture continue d’armes à Israël, le maintien des accords de coopération économique, sécuritaire, scientifique et culturelle confortent de nombreux Israéliens dans l’idée que la politique menée par leur gouvernement bénéficie du soutien international. De nombreux chefs d’État sont indignés et condamnent Israël, mais ces déclarations ne sont pas suivies d’effet. Nous en avons marre des paroles vides de sens.
Pour notre avenir et pour l’avenir de tous les peuples d’Israël, de Palestine et des pays de la région, nous vous implorons : sauvez-nous de nous-mêmes ! Exercer une véritable pression internationale sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable.
Premiers signataires : Yaël Lerer Franco-israélienne, rédactrice et traductrice, ex-candidat du NFP 8e circonscription française hors de France Anat Matar Philosophe, Université de Tel Aviv Ron Naiweld Franco-israélien, historien du judaïsme, CNRS Yoav Shemer-Kunz Franco-israélienne, politologue, Université de Strasbourg Yaël Berda Sociologue, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem Smadar Ben Natan Avocat et chercheur en droits de l’homme, Université de l’Oregon Oded Goldreich Lauréat du Prix Israël, chercheur en informatique théorique, professeur à l’Institut Weizmann Aliza Shenhar Professeur émérite, ancien ambassadeur d’Israël en Russie, ancien président du Yezreel Valley College Amos Goldberg Spécialiste de l’Holocauste, professeur d’histoire juive et du monde juif contemporain, Université hébraïque de Jérusalem Ménahem Klein Professeur de sciences politiques à l’Université Bar-Ilan Yagil Lévy Sociologue, spécialiste des questions militaires, professeur à l’Université ouverte d’Israël Shmuel Lederman Spécialiste en études sur le génocide et en théorie politique, enseignant à l’Université de Haïfa Névé Gordon Avocat et politologue, professeur à l’Université Queen Mary de Londres Idan Landau Professeur de linguistique à l’Université Ben Gourion du Néguev Michal Ben Naftali Auteur de « Tu ne vois pas que je brûle ? » (2024), Actes Sud Miriam Eliav-Feldon Historien, professeur émérite, Université de Tel Aviv Achinoam Nini (Noa), chanteuse Rabbin Dubi Avigur Rakefet, Rabbins pour les Droits de l’Homme Michael Ben-Yaïr Ancien procureur général d’Israël Ayala Metzger L’une des principales figures des protestations des familles des otages.
La liste complète des signataires.