Ciotti rentre au siège, le parti cherche à légitimer son exclusion
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Ciotti rentre au siège, le parti cherche à légitimer son exclusion

Ciotti rentre au siège, le parti cherche à légitimer son exclusion

Nouveau rebondissement dans la guerre menée par la famille républicaine au bord de l’implosion : Eric Ciotti a repris jeudi matin possession de son bureau, contestant son exclusion la veille du parti après son alliance avec le Rassemblement national.

Peu après midi, le député des Alpes-Maritimes a diffusé une vidéo sur X où on le voit, l’air sérieux et seul, regagner son bureau au siège des Républicains.

Pris dans une nuée de journalistes, il avait quitté l’Assemblée nationale peu avant, avançant tant bien que mal sur l’étroit trottoir qui longe le Palais Bourbon et présentant sa promenade matinale comme un retour ordinaire à son lieu de travail.

« Je suis président du parti, je vais à mon bureau, c’est tout »a déclaré M. Ciotti, réfutant une démarche énergique après son exclusion la veille à l’unanimité du bureau politique du parti et dénonçant, au contraire, « le coup d’Etat » de « ceux qui ne respectent pas les statuts ».

« Il n’y avait pas de bureau politique hier (seulement) « une réunion de gens qui se sont retrouvés en dehors de tout cadre »a-t-il assuré, avant de pénétrer au siège de LR sans la moindre opposition, aucun système n’ayant été mis en place pour l’en empêcher.

Celui qui a annoncé mardi une alliance inédite entre LR et RN lors des élections législatives du 30 juin, sans consulter la direction du parti, a fait savoir que « le tribunal judiciaire de Paris est saisi en référé pour contester la validité de cette décision qui n’a aucun sens ».

Interrogé, le tribunal a indiqué à l’AFP n’avoir pas reçu à ce stade le recours du député des Alpes-Maritimes.

Les principaux dirigeants de LR n’étaient pas à l’intérieur du siège qu’Eric Ciotti avait pris soin de fermer la veille, avant que la secrétaire générale du parti Annie Genevard ne parvienne à l’ouvrir en fin de journée. -midi grâce à un double de clé.

– Déjeuner avec Bardella

Selon une source du parti, une fois à l’intérieur du siège, M. Ciotti disposait d’une note d’huissier qui, parmi les 50 employés, obéissait toujours à ses ordres.

Guerre chez LR : Ciotti se réinstalle au siège, le parti cherche à légitimer son exclusion

Selon cette source, ils ne seraient que quatre. Le wifi avait été coupé avant l’arrivée du président déchu.

A la surprise générale, M. Ciotti a fait une brève apparition à la fenêtre de son bureau pour saluer les journalistes.  » Je travaille « il a répondu à la question  » que fais-tu? « .

M. Ciotti a ensuite quitté le siège et traversé la rue pour rejoindre l’Assemblée nationale.

Il doit déjeuner avec le président du RN Jordan Bardella, a appris l’AFP auprès de l’entourage des deux hommes.

Pendant ce temps, loin du siège, les dirigeants de LR ont convoqué un nouveau bureau politique, celui-là même qui avait exclu la veille leur patron.

Objectif: « légitimer devant la justice » cette mesure contestée par le président, grâce à l’accord obtenu d’un quart des conseillers nationaux, explique une source du parti.

Dans un bref communiqué, la direction républicaine se dit convaincue que « cadres, militants et adhérents ne soutiennent pas un accord avec le RN ».  » La fin est proche «  pour M. Ciotti, ajoute-t-elle.

Après avoir repris la veille la gouvernance du parti aux côtés de la secrétaire générale Annie Genevard, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a assuré qu’il voterait pour le RN en cas de second tour. Alliance de gauche Front populaire.

« Je ferai tout pour empêcher La France insoumise d’arriver au pouvoir »a déclaré M. Bellamy sur Europe 1, refusant que « La France tombe dans cette alliance d’extrême gauche ».

Après avoir sauvé de justesse sa peau dimanche lors des élections européennes, en obtenant 7,2% des sondages, LR se retrouve une nouvelle fois coincée entre l’extrême droite et la macronie, laissant peu de marge de manœuvre à ses candidats.

Il y a deux ans, une soixantaine de députés de droite obtenaient un siège à l’Assemblée nationale, après le désastre de la présidentielle où le parti est tombé sous la barre des 5%.

Un grand nombre d’entre eux avaient alors le sentiment d’avoir sauvé leur position grâce à leur ancrage local et non grâce au parti.

Quitter la version mobile