cinq personnes en réanimation, 600 bocaux recherchés
Cinq personnes sont en réanimation mardi à Tours et quelque 600 boîtes de pesto à l’ail des ours sont recherchées à travers la France, les autorités suspectant des cas de botulisme, une maladie potentiellement mortelle.
Lors d’une conférence de presse au CHRU de Tours, le préfet d’Indre-et-Loire, Patrice Latron, a indiqué que « deux couples (s’étaient) présentés aux urgences samedi »suivi par une cinquième personne dimanche après avoir participé au même « repas d’anniversaire ».
Les patients, tous adultes, « sont actuellement en soins intensifs, conscients, intubés, ventilés » au CHU de Tours, a précisé M. Latron.
Aucun détail supplémentaire n’a été donné sur l’état de santé et l’identité des patients.
« Basé sur des indices convergents »les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme liés à l’ingestion « d’un produit appelé Ô p’tits Oignons, qui est un pesto d’ail des ours, produit en Touraine »selon le préfet.
Ce produit artisanal est « fortement suspecté d’être à l’origine de cette contamination »ce qui peut être fatal, a-t-il souligné.
La priorité est désormais de « valider scientifiquement l’hypothèse du botulisme et leur fournir ensuite le meilleur traitement possible » ainsi que faire « prévention visant à empêcher d’autres personnes de consommer le produit » soupçonné.
Rappel de 600 pots
En tout, « Nous recherchons 600 bocaux » dans toute la France, a estimé le préfet.
Ils ont été vendus lors de quatre événements : le « Fête des plantes et du printemps » au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire fin mars, le Festival « La nature en fête » au Château de Cangé à Saint-Avertin à la mi-avril, le « Foire à l’ail et au basilic » à Tours fin juillet et à « Fête de la Tomate et des Saveurs » au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire, qui s’est tenu samedi et dimanche, a-t-il précisé.
« La période d’incubation de cette toxine est comprise entre 4 heures et 8 jours. »il se souvient, voulant « rassurer les personnes qui ont consommé ce produit il y a plusieurs semaines » et appelant ceux qui ont acheté les conserves à « Jetez-les, détruisez-les ».
Si les points de vente sont situés dans la même région, l’alerte a été donnée « immédiatement au niveau national avec un relais au niveau des Ministères de la Santé et de l’Agriculture »selon le directeur de la santé publique de l’Agence régionale de santé (ARS) du Centre-Val de Loire, Jean-Christophe Comboroure, lors de la même conférence de presse.
Environ 30 % des pots ont été vendus par carte de crédit et une équipe d’enquêteurs « Nous recherchons actuellement tous les clients et les contactons »a rapporté la directrice départementale de la protection des populations (DDPP) d’Indre-et-Loire, Carine Bar.
Selon M. Latron, un « enquête alimentaire » a « a été immédiatement initié » entre l’ARS du Centre-Val de Loire et les services de la DDPP.
Elle est assortie d’une enquête judiciaire, a-t-il confirmé.
Ce « enquête criminelle »confiée à la direction interministérielle de la police nationale et de la DDPP, conserve » Pour l’instant « l’infraction de « blessures involontaires causées à une personne morale suivies d’une incapacité de travail de plus de trois mois »a indiqué à l’AFP la procureure de Tours, Catherine Sorita-Minard.
« Sincèrement désolé »
Sur sa page Facebook, le producteur des conserves en question a déclaré : « sincèrement désolé » de cette situation.
Le botulisme est une affection neurologique rare et grave, mortelle dans 5 à 10 % des cas, provoquée par une toxine très puissante produite par une bactérie qui se développe notamment dans les aliments mal conservés en raison d’une stérilisation insuffisante.
Elle provoque des troubles oculaires (vision double), des difficultés à avaler et, dans les formes avancées, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, pouvant entraîner la mort.
En septembre 2023, 16 clients, dont une femme décédée, ont été identifiés comme « cas suspects de botulisme » après avoir mangé des sardines en conserve maison dans un restaurant touristique du centre de Bordeaux.
En France, le botulisme est rare : l’incidence moyenne s’est stabilisée depuis 1980 autour de 20 à 30 foyers par an, impliquant le plus souvent un à trois patients chacun.
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