Cinq jeunes jugés pour avoir battu à mort un musicien dans la rue
C’était il y a un peu plus de trois ans, en plein été. Le 21 juillet 2021, un drame atroce a eu lieu dans le quartier des Moraines à Saint-Jacques-de-la-Lande, au sud de Rennes. En milieu d’après-midi, alors qu’il accompagnait un ami pour une visite d’appartement, Wilhem Houssin a été sauvagement battu par plusieurs jeunes dans la rue pour un motif encore flou. Trois jours plus tard, ce musicien de 49 ans, bien connu dans le milieu culturel rennais, décédait des suites de ses blessures.
Après ce meurtre brutal, deux marches blanches rassemblant plusieurs centaines de personnes ont été organisées pour rendre hommage à la mémoire de ce père de jumeaux. Ses agresseurs présumés, au nombre de cinq, seront jugés à partir de ce jeudi devant le tribunal pour enfants d’Ille-et-Vilaine à Rennes. A l’époque des faits, ils étaient âgés de 17 à 21 ans, habitués à ce quartier où le trafic de drogue est ancré depuis plusieurs années.
Un meurtre juste à côté d’un point de transaction
Marie Ducamin, la maire de Saint-Jacques-de-la-Lande que nous avons rencontrée à l’époque, n’a pas tourné autour du pot. « Ce sont clairement les jeunes qui tiennent le deal point qui ont commis cet attentat », a assuré l’élu socialiste, dont le bureau est juste en face. Si le drame avait choqué tous les habitants, il ne semble pas avoir trop perturbé les affaires. « Même après l’attaque et les arrestations, le point de deal n’a jamais cessé de fonctionner », a déclaré le maire.
Rapidement arrêtés, les cinq suspects, dont deux mineurs, sont « tous connus de l’institution judiciaire à des degrés divers », selon le parquet. Lors de leurs auditions, « deux ont pu reconnaître des violences légères sur la victime, deux ont nié avoir été présents au moment des faits et le dernier a affirmé avoir été présent mais sans y avoir participé », précisait alors Philippe Astruc, ancien procureur général. Le procès devrait se dérouler jusqu’au 25 octobre.