Divertissement

cinq films incontournables de Jacques Audiard, en compétition avec « Emilia Perez »

De retour sur la Croisette pour son nouveau film « Emilia Perez » en compétition officielle, Jacques Audiard est un habitué du festival. Il a marqué le cinéma français avec des films inoubliables.

France Télévisions – Culture Edito

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L'acteur Tahar Rahim dans le film "un prophète" (2009) de Jacques Audiard.  (CARACTÉRISTIQUES REX / SIPA)

Figure incontournable du cinéma français, Jacques Audiard fait partie de ces cinéastes alliant cinéma de genre et cinéma d’auteur, aux histoires poignantes. Bien accueillis par la critique et le public, ses films se distinguent par une mise en scène stylisée et violente et des personnages souffrants aux émotions contradictoires. Au Festival de Cannes, il a raté à plusieurs reprises la Palme d’Or avant de la remporter en 2015 pour Dheepan. De la performance à fleur de peau de Tahar Rahim dans un prophète à la trajectoire émouvante de Marion Cotillard dans De rouille et d’osles films de Jacques Audiard ont marqué le cinéma français.

1 « Regardez les hommes tomber » (1994)

Road movie racontant une partie de chat et de souris entre deux voyous séparés par tout, Regarde les hommes tomber (1994) est le tout premier film de Jacques Audiard. Sélectionné à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 1994, le film remporte trois César, dont celui du meilleur premier ouvrage en 1995, ainsi que le prix Georges-Sadoul.

Le film raconte deux histoires liées. D’un côté, celle de Simon Hirsch, un commercial de peu de mots, cherchant à venger son seul ami, un inspecteur de police abattu lors d’une enquête. De l’autre, l’histoire de Marx incarné par Jean-Louis Trintignant, un escroc vieillissant qui entraîne dans ses manigances Johnny, incarné par Mathieu Kassovitz, un jeune perdant qui prend goût à lui. Ce rôle sera une révélation pour Mathieu Kassovitz qui remportera le César du meilleur espoir masculin pour son interprétation en 1995.

« Mon cœur ne bat plus » (2005)

Remake du film noir Mélodie pour un tueur (1978) de James Toback, Le battement que mon cœur a sauté, avec Romain Duris et Niels Arestrup, est le quatrième film de Jacques Audiard. Co-écrit avec Tonino Benacquista, ce film dramatique dépeint une relation père-fils destructrice sur fond de manigances immobilières. Il connaît un grand succès public et critique, et reçoit huit Césars en 2006, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur dans un second rôle pour Niels Arestrup.

S’inspirant largement du film original, Le battement que mon cœur a sauté édulcore encore la figure du personnage principal. Thomas (Tom), un jeune homme de 28 ans, est un marchand immobilier véreux à Paris comme son père. Autrefois ambitieux de devenir pianiste comme sa mère, il abandonne ce projet à la mort de celle-ci. Soumis au chantage affectif et à l’immoralité de son père vieillissant, il vit dans un monde violent et ne montre aucune pitié envers les immigrés qu’il expulse des immeubles insalubres qu’il achète. Entre arnaques et relations mafieuses, Tom renoue avec son rêve de devenir pianiste. Il s’entraîne inlassablement sur son piano, aidé par un étudiant chinois virtuose.

«Un prophète» (2009)

Grand prix du jury au Festival de Cannes 2009, un prophète est un vaste roman d’initiation filmé, racontant l’ascension en prison d’un jeune délinquant d’origine maghrébine, incarné par Tahar Rahim. Manquant de peu la Palme d’Or, le film est unanimement salué par la critique lors de sa présentation à Cannes et devient un succès en salles. un prophète a remporté le prix Louis-Delluc en 2009 et neuf César en 2010, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, mais aussi du meilleur acteur et du meilleur espoir masculin pour Tahar Rahim, un doublé inédit pour un acteur. Cette double victoire a conduit l’Académie des arts et techniques du cinéma à interdire le cumul des nominations dans différentes catégories pour un même rôle.

un prophète devient le troisième long métrage le plus primé de l’histoire des César, derrière Le dernier métro de François Truffaut et Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau. Le film a également été nominé aux Oscars 2010 dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.

Une adaptation du film sous forme de série, créée par le scénariste Abdel Raouf Dafri, sera diffusée en 2024. Composée de huit épisodes, la série un prophète est destiné à OCS et sera produit par Enrico Maria Artale. L’acteur Mamadou Sidibé jouera le rôle de Malik. La série promet d’être un « renaissance du personnage de Malik »une véritable « séquence noire« , sous le  » ple « risme de la rue, des personnages qui peuplent Marseille aujourd’hui », selon OCS.

« De la rouille et des os » (2012)

Mélodrame social adapté du recueil de nouvelles de l’écrivain canadien Craig Davidson, De rouille et d’os (2012) raconte la rencontre d’un jeune père de famille en perte de repères et d’un dresseur d’orques amputé des deux jambes. Matthias Schoenaerts et Marion Cotillard jouent les rôles principaux. De rouille et d’os est souvent comparé à Intouchables sortis l’année précédente, les deux films mettaient tous deux en scène le handicap moteur.

Le film est présenté en compétition au 65ème Festival de Cannes. Pour ce qui est de un prophèteles critiques sont presque unanimes et De rouille et d’os devient favori pour la Palme d’Or. Jacques Audiard repart une nouvelle fois bredouille de la Croisette.

C’est le film d’Audiard qui a le plus de succès auprès du public avec 1 932 000 entrées. De rouille et d’os a tout de même remporté quatre Césars lors de la 38e cérémonie, dont ceux de la meilleure adaptation et du meilleur espoir masculin pour Matthias Schoenaerts. Audiard devient la personnalité la plus récompensée aux César avec dix trophées obtenus (deux pour le meilleur film, trois pour le meilleur réalisateur, quatre pour le meilleur scénario et un pour la meilleure première œuvre).

« Dheepan » (2014)

Septième long métrage de Jacques Audiard, Dheepan suit le parcours d’un réfugié politique tamoul, originaire du Sri Lanka, qui fuit la défaite de son camp lors de la guerre civile. Il espère obtenir l’asile politique en Europe et se réfugie dans une banlieue française où il trouve du travail comme concierge dans une cité immobilière. Jacques Audiard fait un parallèle entre son film et le Lettres persanes par Montesquieu. Il met les questions de société au cœur du film et représente le regard que portent les étrangers sur la France.

Dheepan se démarque par son casting principal composé d’acteurs encore inconnus. Le casting est tamoul et nouveau au cinéma à l’exception de Vincent Rottiers et Marc Zinga. Dheepan a été sélectionné en compétition au Festival de Cannes 2015 où il a remporté la Palme d’Or. Même s’il n’est pas le préféré des festivaliers et des critiques qui soulignent que ce n’est pas son meilleur film, Dheepan est surtout loué. Christian Lacape, président de l’Association des conseillers en aménagement et développement du territoire, nuance encore Dheepan de « film dégoûtant qui utilise les HLM comme décor à la soif de violence du réalisateur ». Il estime que la ville a présenté « sans HLM ni salariés de la ville, sans travailleurs sociaux, sans associations et sans entreprises, n’existe pas ».

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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