Cinq choses à savoir sur Nvidia, le géant de l’IA, première capitalisation boursière mondiale
Inconnu du grand public jusqu’il y a quelques mois, le géant américain des technologies Nvidia triomphe grâce à la course à l’intelligence artificielle (IA), au point de devenir, mardi, la plus grande capitalisation mondiale en Bourse.
Voici cinq choses à savoir sur le groupe de Santa Clara (Californie) :
– Le GPU, l’arme absolue de Nvidia
Derrière ce sigle barbare se cache le moteur de la nouvelle génération d’intelligence artificielle, notamment l’IA dite générative, c’est-à-dire capable de créer du texte, de la musique, des images ou des vidéos sans intervention humaine, en réponse à une requête dans le langage courant, comme l’interface ChatGPT.
Le processeur graphique (GPU – Graphics Processing Unit) ou carte graphique fonctionne comme une unité de calcul bien plus rapide et puissante qu’un microprocesseur (CPU) classique. Elle est devenue incontournable pour gérer en temps réel les demandes des utilisateurs d’IA générative, qui nécessitent de traiter des quantités massives de données.
– Les géants se battent pour cela
Le produit phare de Nvidia, le H100, est de loin le plus demandé du secteur et vaut des dizaines de milliers de dollars chacun.
« Les GPU sont définitivement plus difficiles à trouver que les médicaments »» avait plaisanté Elon Musk l’année dernière lors d’un événement organisé par le Wall Street Journal.
Selon le cabinet de recherche TrendForce, ChatGPT nécessite environ 30 000 GPU pour fonctionner.
Google, pour son activité d’informatique à distance (cloud), est également un gros consommateur de processeurs Nvidia, tout comme Amazon pour Amazon Web Services (cloud également) ou Microsoft.
Mi-mars, Nvidia a présenté les Blackwell, une famille de GPU successeur du H100, qui devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année. L’entreprise l’a présenté comme « la puce la plus puissante au monde ».
– Des jeux vidéo aux centres de données
En 1993, Jen-Hsun Huang, qui se fait aujourd’hui appeler Jensen Huang, fonde, avec deux partenaires, Nvidia, qui devient la première entreprise entièrement dédiée aux processeurs graphiques, espérant surfer sur la vague des jeux vidéo, qui commençaient à proposer des processeurs plus sophistiqués. animations et 3D.
Nvidia a lancé le premier GPU au monde en 1999 et, avec la révolution Internet, a développé des processeurs adaptés aux centres de traitement de données ou « centres de données »des infrastructures délocalisées qui permettent aux entreprises et aux particuliers d’accéder à une puissance de calcul jusqu’alors réservée à une poignée de chercheurs et de grandes entreprises technologiques.
– Des concurrents loin derrière
Les deux principaux concurrents de Nvidia sur le marché des cartes graphiques sont deux groupes américains, AMD (Advanced Micro Devices) et Intel, aux origines bien plus anciennes. Selon Jon Peddie Research, Nvidia représentait 88 % des GPU autonomes expédiés dans le monde au premier trimestre 2024.
Nvidia conçoit ses processeurs, mais ne dispose pas de son propre site de production, comme AMD ou Apple. Si le groupe se montre volontairement évasif sur sa supply chain, selon plusieurs spécialistes et médias, la plupart de ses produits sont fabriqués par la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, ou TSMC, référence mondiale en matière de semi-conducteurs.
Un motif en cuir
Né à Taiwan, Jensen Huang est un patron atypique, au style direct, adepte de l’humour froid et à l’allure décontractée. À l’instar du col roulé de Steve Jobs d’Apple, la veste en cuir qu’il porte souvent lors des présentations Nvidia est devenue son vêtement emblématique.
Celui qui, à neuf ans, a été envoyé en internat par ses parents dans un hameau du Kentucky, est un partisan de « tolérance à la prise de risque » et la propension d’une entreprise « à être suffisamment flexible pour changer de trajectoire rapidement ».
Peu après la naissance de Nvidia, le groupe a renoncé à un contrat avec le grand nom des consoles Sega pour se réorienter vers un nouveau processeur capable d’être compétitif sur le marché des ordinateurs personnels (PC), se rapprochant, au passage, du dépôt pour faillite.