Cet homme politique de 73 ans, leader historique de la droite, est notamment connu pour avoir été le négociateur en chef du Brexit. Quatre fois ministre, deux fois commissaire européen, Michel Barnier dispose d’une longue expérience politique.
Soixante jours après la démission de Gabriel Attal, le nom de son successeur est enfin connu. Michel Barnier, figure historique de la droite et riche d’une solide expérience politique, a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron le 5 septembre. Cet homme de 73 ans, d’origine gaulliste, est le doyen des Premiers ministres de la Ve République.
Ancrage savoyard
Né en 1951 en Isère, Michel Barnier suit des études de commerce avant de se lancer en politique. A seulement 22 ans, il devient conseiller général de Savoie pour le canton de Bourg-Saint-Maurice (1973-1999). Elu député de Savoie à l’issue des législatives de 1978, il est à l’époque le plus jeune député de la Chambre, puis élu plus jeune président du conseil général de l’histoire de la Savoie en 1982. Dès sa prise de fonction, le Savoyard s’engage auprès du triple champion olympique Jean-Claude Killy dans la candidature puis l’organisation des XVIe Jeux olympiques d’Albertville, qui se déroulent en 1992.
Quatre fois ministre
Après 15 ans comme député, cette figure historique de la droite française quitte l’Assemblée nationale en 1993 pour entrer au gouvernement comme ministre de l’Environnement dans le gouvernement d’Édouard Balladur. Il fait notamment passer la loi Barnier, qui prévoit notamment la création de la Commission nationale du débat public sur les grands projets d’infrastructures. Cette loi instaure également une taxe écologique, qui fait participer les passagers du transport maritime à la protection des espaces protégés.
Il est ensuite ministre délégué aux Affaires européennes de 1995 à 1997, au sein du gouvernement de Jacques Chirac. A ce titre, il est notamment chef de la délégation française pour la négociation du traité d’Amsterdam.
En 2004, il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le troisième gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, le 31 mars 2004. Il dirige alors l’opération de libération des deux journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot en Irak, et participe à la libération de la Française Florence Aubenas. En 2007 et 2009, il est ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de François Fillon.
Deux mandats en tant que commissaire européen
Michel Barnier est nommé commissaire européen en 1999. Chargé de rétablir la politique régionale et de cohésion, il est également chargé de réformer les institutions et la Convention européenne sur l’avenir de l’Union. Il participe à l’élaboration du projet de Constitution européenne sous Valéry Giscard d’Estaing. En 2003, il fonde « Nouvelle République »un club politique qui a pour vocation de réunir des décideurs politiques, des chefs d’entreprise et des membres de la société civile de tous bords. En 2006, Michel Barnier était conseiller spécial du président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Barroso. À ce titre, il a présenté un rapport proposant la création d’une force européenne de protection civile, Aide européenne.
Il est ensuite nommé commissaire européen au Marché intérieur et aux services entre 2010 et 2014. Candidat au sein du PPE, il brigue brièvement le poste de président de la Commission européenne, avant d’être battu par l’ancien Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. Durant cette période, il publie son livre Se reposer ou être librequi esquisse le projet européen qu’il aurait mis en œuvre en cas de victoire. Son ambition générale est notamment de relancer le marché unique, alors que la crise économique et financière de 2008 fait rage. « Il met l’accent en particulier sur la libre circulation des services financiers, des marchés publics, des services, de la propriété intellectuelle et des qualifications professionnelles »décrit le site touteleurope.
Monsieur Brexit
Michel Barnier a notamment été l’architecte de l’accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pour la période post-Brexit. Une mission à haut risque qu’il a menée d’une main de fer pendant plus de quatre ans, pour finalement arriver à la signature d’un accord – d’environ 1 500 pages – qui régit les relations européennes et britanniques du 1euh Janvier 2021.
Ce qu’il a dit à propos de Macron lors de l’élection présidentielle
« Notre pays n’a pas été bien gouverné. L’échec du président sortant est patent. Emmanuel Macron a gouverné notre pays, à l’intérieur comme à l’extérieur, de manière solitaire et arrogante. » En 2021, Michel Barnier n’a pas tari ses critiques sur la politique d’Emmanuel Macron lors d’un débat de la primaire des Républicains, à laquelle il était alors candidat. Il a terminé troisième, derrière Éric Ciotti et Valérie Pécresse. Sa feuille de route présidentielle comprenait, entre autres mesures, un « moratoire » sur l’immigration.
hd1