Jaymi Moran St-Pierre, un homme souffrant d’un trouble psychotique, a été condamné vendredi à cinq ans de prison pour avoir poignardé son père dans le dos sans raison, le laissant tragiquement paraplégique.
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L’accusé, qui a plaidé coupable mardi à une accusation d’agression aggravée, a réaffirmé devant le tribunal qu’il n’avait aucun souvenir de la tragédie qui s’est déroulée le 31 mai 2023.
Lorsque la juge Sarah-Julie Chicoine lui a demandé s’il avait quelque chose à ajouter avant de le condamner à une peine de cinq ans de prison, Moran St-Pierre a simplement indiqué qu’il « ne pouvait pas dire grand-chose ».
« Je ne me souviens pas des événements. J’ai reçu un diagnostic de trouble psychotique non spécifié », a expliqué l’homme de 29 ans, qui a déclaré aux premiers intervenants que c’était à cause de ses médicaments antipsychotiques qu’il avait agressé son père.
« Une brutalité extrême »
L’événement tragique s’est produit dans la maison familiale en mai 2023. Jean St-Pierre se trouvait dans la cuisine lorsque son fils a ouvert le tiroir à ustensiles pour prendre un couteau. La victime n’a jamais pu se protéger des trois coups de couteau qu’il a reçus dans le dos.
Photo Agence QMI, MARC VALLIÈRES
« On ne peut ignorer la violence importante de l’infraction, la gravité de l’agression. On parle d’un acte d’une extrême brutalité, sur une victime vulnérable dans son domicile, qui tournait le dos à son agresseur », a expliqué le procureur de la Couronne, Met Anne-Laurence Brouw.
M. St-Pierre père a dû être hospitalisé pendant plus d’un mois après l’attaque et n’a malheureusement pas pu remarcher.
« Il ne peut plus exercer son métier (…) et il a aussi dû déménager car la maison n’était plus adaptée », a expliqué le procureur dans le dossier.
Suggestion commune
La juge Chicoine a accepté la proposition conjointe des parties, la jugeant juste. Elle a toutefois soulevé des questions dans cette affaire.
Lorsque l’accusé a confirmé qu’il prenait toujours la même médication qu’au moment du drame, la juge lui a suggéré de poursuivre les suivis médicaux pour trouver un moyen de contrôler les troubles psychotiques de l’homme, « suivis depuis l’enfance ».
Moran St-Pierre étant en détention provisoire depuis son arrestation le jour de l’attaque, il lui restera un peu plus de trois ans de prison à purger. Il lui sera interdit d’avoir des contacts avec son père durant cette période.
Met Brouw a confirmé que c’était le souhait de la victime, « pour le moment ».
« Je peux comprendre ce qu’il doit ressentir. Ça ne doit vraiment pas être facile de vivre ce qu’il vit, surtout quand ça vient de son propre fils », a convenu le juge avant que Jaymi Moran St-Pierre ne retourne en détention.
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